Au moins les dernières années en 7 ont-elles été des années de reprise économique. Et en particulier 1987 et 1997. Dans ces deux cas, nous avions abordé l'année nouvelle avec pas mal de pessimisme (exactement comme aujourd'hui) après une année médiocre, qui avait déçu les espoirs de redémarrage (exactement comme aujourd'hui). Et pourtant en 1987, le moteur européen repart vigoureusement, contre la plupart des pronostics de l'époque. Tout comme en 1997.
Ces deux reprises de fin de décennie offriront à la France et à l'Europe les périodes de croissance les plus fastes depuis les chocs pétroliers. L'année 2007, la dernière en 7 connue, était aussi assez positive. Mais son cas est un peu différent, parce que l'accélération que le monde connaît alors, c'est le dernier feu de la croissance avant la crise financière.
Peut-on penser que la conjoncture va encore déjouer les pronostics cette année ? C'est possible que l'activité soit plus forte qu'on ne le pense. Justement il y a deux jours, on ne pouvait pas ne pas penser à 1997, en écoutant le chef de l'État prononcer ses derniers vœux aux Français. François Hollande a lui-même renoncé à se présenter, alors que l'événement qu'il annonce en vain depuis cinq ans - la baisse du chômage - se produit enfin. Quel contretemps !
Ça rappelle celui de Jacques Chirac, qui dissout l'Assemblée nationale en 1997 justement parce qu'il redoute une économie médiocre. Non seulement Chirac va perdre l'élection, mais les vainqueurs - les socialistes emmenés par Lionel Jospin - vont profiter d'une des plus belles éclaircies de l'après-guerre.
Serions-nous donc au seuil d'une embellie ? N'exagérons pas ! Il y a des différences importantes. En 1987, nous avions dévalué plusieurs fois le franc pour rétablir notre compétitivité. La dernière dévaluation du franc face au deutsche mark, la devise allemande de l'époque, date justement de 1987. On ne peut pas le faire aujourd'hui.
De plus, en 1997 nous avions profité de l'extraordinaire demande allemande, à cause de la réunification, et c'était l'euphorie des débuts de l'union monétaire qui allait débuter, complètement injustifiée, et la bulle Internet, tout aussi farfelue.
Aujourd'hui à l'inverse, c'est la crise de l'euro qui continue à peser, avec la situation désastreuse de l'Italie, qui n'est toujours pas réglée. Il y a donc des différences importantes, à la fois dans l'environnement européen et dans notre compétitivité extérieure. Mais on observe qu'il y a quand même une ressemblance dans toutes ces années en 7.
L'élément commun, c'est le taux de change, celui de l'euro. Depuis quelques jours, nous nous approchons tout doucement de ce qu'on appelle la parité (un dollar pour un euro, alors que l'euro valait jusqu'ici bien davantage). Cela fait quinze ans que ce n'est pas arrivé. Et c'est une bonne nouvelle. Un taux de change, c'est comme le prix de l'immobilier : ça varie en fonction de l'offre et de la demande de la monnaie concernée.
Or, en ce moment, les financiers achètent du dollar (c'est le bon côté de l'élection de Donald Trump), ça le fait monter par rapport aux autres monnaies, l'euro notamment. Et quand l'euro baisse, c'est une dévaluation, non délibérée, mais avérée, et cela aide nos entreprises, au moins celles qui vendent à l'étranger. Toutes les reprises ont commencé par une baisse des monnaies européennes face au dollar. Alors, pourvu que cela dure !
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