C'est ce mardi 21 novembre que s'ouvre à Paris le 100e Congrès des maires. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nos élus locaux ne sont pas à la fête. Le Premier ministre Édouard Philippe précédera le Président Macron, attendu jeudi sur place. C'est un rendez-vous à haut risque. Il n'y a qu'à voir comment Emmanuel Macron et Édouard Philippe sont aux petits soins.
Outre les discours du Premier ministre et du Président, Édouard Philippe s'est fendu d'un courrier à chacun des maires. Emmanuel Macron recevra 1.500 élus jeudi soir à l'Élysée pour dîner. Et pas moins de quinze ministres sont envoyés au Congrès. C'est ce qui s'appelle mettre les petits plats dans les grands.
Est-ce que cela évitera quelques huées ou quelques sifflements ? Rien n'est moins sûr. Parce qu'à entendre les élus, de droite comme de gauche, la coupe est pleine. Les maires reprochent à l'exécutif de ne pas les prendre en considération. Mais plus encore de les prendre de haut. Ils n'ont pas digéré qu'on leur impose la suppression de 300 millions d'euros de dotations pour boucler le budget 2017, et la réduction des emplois aidés. Cela s'est fait cet été, sans concertation.
Je vous rappelle que les emplois aidés, ce n'est pas une promesse de campagne. Emmanuel Macron l'avait évoqué il y a un an dans le magazine L'Obs. Mais il était resté flou : il disait, grosso modo, "les contrats aidés dans le privé je suis pour, dans le secteur public je suis plus sceptique". Sachant par ailleurs que sous François Hollande, il avait été demandé aux sous-préfets de "vendre" les emplois aidés aux collectivités. Donc on leur a dit "allez-y, prenez des emplois aidés !". Et après, on leur a dit "stop, rendez les emplois aidés !". Cela donne un peu le tournis.
À cela s'est ajoutée la suppression de 80% de la taxe d'habitation (ça fait un tiers de recettes en moins). On leur a demandé de faire 10 milliards d'économies, puis 13 milliards. Cela fait des années que les collectivités sont sollicitées. Quinze ans que les dotations baissent. Pas que pour les communes d'ailleurs. On leur met une taxe supplémentaire sur les agences de l'eau, on leur demande de gérer les PACS, de gérer le RSA (pour les départements, qui doivent aussi maintenant s'occuper des mineurs isolés).
L'État n'a de cesse de se défausser sur les collectivités. Alors ça ne veut pas dire qu’elles sont toutes vertueuses, qu'il n'y a pas d'abus ou de gaspillage. Cela ne veut pas dire qu'elles ne doivent pas faire plus d'efforts pour déléguer, accepter de fusionner des services. Mais ça veut dire que chaque année, l'État charge un peu plus la barque. Et comme le rappelait François Baroin, "c'est nous qui portons 75% de l'investissement national". Voilà pourquoi les collectivités demandent au Président que leur rôle ne soit pas seulement de gérer la pénurie.
Comme président, les maires apprécient globalement Emmanuel Macron. Mais ils ne le reconnaissent pas comme un des leurs. Pour eux, il n'a pas la culture des élus locaux. Il faut dire qu'Emmanuel Macron n'aime pas bien les baronnies. Si vous voulez, pour les élus, Macron n'est pas sur la même planète qu'eux". Jupiter a 48 heures pour leur prouver qu'il s'en approche.
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