Ce sont des copies qui ont déjà 17 ans et c'est Sciences Po qui a décidé de
les exhumer sur son site internet. La prestigieuse école parisienne ressort de
ses archives le dossier scolaire d'un de ses anciens élèves, Emmanuel
Jean-Michel Fédéric Macron. On revoit ses copies et on guette le moindre indice
comme un signe de son futur destin présidentiel, à commencer par le choix de la
filière. En troisième année, il choisit la section "service public". Il
obtient la meilleure note de sa conférence en "économie approfondie", "enjeux
politiques" et "finances publiques". "Étudiant brillant", "doté d’une pensée
originale et construite" et d’une "grande maturité" disent ses profs. "C'était
mon meilleur élève", se souvient Ali Baddou qui fut l'un de ses enseignants.
Dans la marge de certaines copies, on peut aussi lire "trop long" ou
alors "tendance à être trop certain". Mais c’est probablement l’appréciation de
son prof en histoire et droit des États qui anticipe le mieux le potentiel du
jeune Macron : "Beaucoup d’intelligence et d’élégance morale, une vraie
générosité. Des qualités intellectuelles hors du commun". Titre de cet
enseignement où l’étudiant excelle : "L’État en France et sa réforme".
Et c'est maintenant que tout commence. C'est d'ailleurs le titre du journal
La Croix ce matin, qui met en une comme la plupart des journaux la photo de
François Hollande prenant son successeur par le bras lors des cérémonies du
8-Mai. Pas de répit pour le nouveau président. "Le voilà engagé dans la bataille
des législatives avec pour enjeu d'éviter une Assemblée ingouvernable", estime
la presse. "Emmanuel Macron est bien placé pour savoir que lorsqu'un quinquennat
commence mal, il s'achève médiocrement", avertit Paul-Henri du Limbert dans Le
Figaro. "Mission impossible 2", titre Le Parisien-Aujourd'hui en France qui
évoque "le casse-tête du troisième tour".
"Vous avez aimé le chamboule-tout de cette présidentielle ? Vous adorerez le
saut dans l'inconnu que seront les législatives", prévient Libération,
qui rappelle que les Français ont toujours accordé une majorité absolue au
président fraîchement élu. Mais puisque rien ne se passe comme prévu cette
année... Emmanuel Macron, "à peine élu, et déjà sous pression, sera-t-il
président ou résident ?", résume Philippe Palat dans le Midi Libre. "Il
appartiendra aux vingt millions d'électeurs d'Emmanuel Macron de dire s'ils
préfèrent une cohabitation stérile à une cogestion fertile", ajoute Michel Urvoy
dans Ouest France. Bertrand Meinnel dans le Courrier Picard relève que ces
législatives interviendront en même temps que les écrits du bac. "Les électeurs
rentrent en période de révision ,dit-il, ils viennent de passer les oraux avec
la présidentielle, reste l'autre gros morceau les 11 et 18 juin. Il ne suffit
pas de vriller ou de se planter à la première partie, les gros coefficients sont
encore à venir, eux seuls permettront de créer une majorité permettant de
gouverner. Ou diront s'il faut entièrement revoir la copie".
La presse continue aussi de décortiquer ce second tour. Dans Marianne en
kiosque ce matin, Renaud Dély estime que ce sont les "déclinistes" qui vont devoir
revoir leur copie. "La victoire d'Emmanuel Macron, écrit-il, c'est aussi la
défaite du 'c'était mieux avant', ce refrain pessimiste qui ponctuait le débat
public depuis tant d'années. À cette insupportable ritournelle nostalgique, les
électeurs ont préféré le 'ce sera mieux demain'." "L'espoir a gagné", titre
même Paris-Match qui met ce matin en couverture la photo de Brigitte Macron
embrassant la main d'Emmanuel devant la pyramide du Louvre dimanche soir. Une
cérémonie sur laquelle revient le journal L'Opinion dans un article intitulé
"communication politique, Emmanuel Macron, naissance du style présidentiel". Où
l'on apprend que le président élu "parlera quand il aura des choses à
dire".
Une nouvelle écriture médiatique aperçue dès dimanche soir lors de cette
longue marche solitaire dans la cour du Louvre au son de l'Ode à la joie de
Beethoven. Problème : le parcours qu'avait à accomplir le nouveau président
dure quatre minutes, tandis que l'Ode à la joie dans la version retenue dimanche
ne fait que deux minutes. Elle a donc été jouée deux fois, sans que nul ne s'en
rende compte. "Performance inouïe, souligne L'Opinion, Macron parvient à
l'estrade au moment précis où l'hymne se termine, sans même avoir répété." Du
coup on comprend mieux les mots de Jacques Attali ce matin dans Paris-Match
: "Macron, un aimant qui attire la chance".
On termine avec d'autres notes de musique. Ce que vous entendez là, c'est un stradivarius, le violon réputé être le meilleur du monde. Qu'apprend-on dans Le Figaro ? Après plus de deux siècles de domination, la supériorité de la sonorité des violons fabriqués par le célèbre luthier italien Antonio Stradivari est remise en question par une recherche scientifique franco-américaine entamée il y a maintenant 5 ans. Les chercheurs ont voulu départager les violons anciens et les modernes en soumettant leur son à deux groupes de personnes, des violonistes d'un côté, des auditeurs avertis de l'autre. Aucun ne pouvait voir les instruments joués. Résultat : tous ont préféré le son produit par les instruments modernes plutôt que par les stradivarius. Fin de 5 ans de recherche, un quinquennat pour se rendre compte que même avec le violon, c'était pas mieux avant.
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