Hollande renonce : "Ça peut être utile que je me sacrifie", aurait-il lâché

Certains avaient bien eu quelques intuitions. Mais même l'un des plus proches collaborateurs de François Hollande, jeudi 1er décembre à midi, n'avait pas encore été informé ni de la décision du chef de l'État ni de son intention de s'exprimer le soir-même. Ce n'est que dans l'après-midi que l'intéressé a prévenu certains de ses amis politiques (ministres ou anciens ministres, conseillers). Parmi ceux qui l'ont été avec quelques heures d'avance figure François Rebsamen, par exemple. Pour lui, cela a été un vrai choc.

À en croire une de ses proches, le fidèle lieutenant Stéphane le Foll était lui aussi prévenu. Tout comme son conseiller officieux,Julien Dray, qui œuvrait dans l'ombre depuis des semaines pour le faire entrer en campagne. Citons aussi le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis et la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

Un Président en mode "pilote automatique"

Au-delà de leur tête-à-tête manifestement déterminant du début de semaine, François Hollande a bien sûr prévenu le premier ministre manuel Valls. Ils se sont parlés par téléphone peu de temps avant son intervention télévisée.

Juste avant sa déclaration, François Hollande remettait des décorations à l'Élysée, comme si de rien n'était. Il a décoré trois personnalités du quinquennat : Pierre-René Lemas, qui a été secrétaire général de l'Élysée pendant deux ans, le photographe Raymond Depardon et l’ancien ministre Thierry Repentin. Cela se passait aux alentours de 18h-18h30 dans un des salons du "Château" évidemment.

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François Hollande est arrivé en avance. Un proche du Président qui assistait à la cérémonie confiait jeudi soir avoir eu une impression bizarre. Il était en mode "pilote automatique", "TGV" même. Il a un petit peu débité son discours et s’est éclipsé tout à coup, à 19h30. C’est là que quelques-uns ont été invités à rester pour suivre son intervention qu’il faisait en direct depuis le studio de l’Élysée.

"Tout le monde pleurait"

Toujours selon un témoin, quand François Hollande a terminé sa déclaration "l'ambiance était très lourde. Tout le monde pleurait, il y avait des secrétaires en pleurs. Mais lui bizarrement, ça allait". Le Président ne laissait rien paraître. "Cela peut être utile que je me sacrifie" : voilà ce qu’il a confié, en substance, à un vieil ami.

Manuel Valls a suivi son intervention depuis son bureau à Matignon. Il était entourée de sa directrice de cabinet et de tous ses principaux collaborateurs. Ils se sont éclipsés pour que le Premier ministre et le Président se reparlent, par téléphone, juste après son intervention, vers 20h35. Le chef de l'État a ensuite dîné en privé avec des proches. Les soutiens de manuel Valls ont reçu la consigne de rester dans une sorte "d’abstinence médiatique", sans doute pour mieux préparer une éventuelle entrée en campagne.