Que faut-il attendre de la dernière année de mandat de François Hollande ?

On refait le monde avec : 
- Clémentine Autain, directrice du trimestriel Regards
- Philippe Bailly, conseiller en communication
- Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine

François Hollande commence, ce 6 mai, sa dernière année de mandat présidentiel. Une année toujours délicate pour les présidents sortants, et qui pourrait bien être la dernière à l'Élysée du socialiste.

"Le chemin de croix va continuer encore un an", commente Jean-Christophe Buisson. "Si seulement c'était encore que pour François Hollande, mais je crains que ce soit aussi pour notre pays, c'est un petit peu ça qui me chagrine". Le directeur adjoint du Figaro Magazine espère donc que ce sera la dernière année du président socialiste à la tête du pays, mais surtout qu'il ne fera pas de promesses. "Il a tellement renié de choses et le 49:3 en est encore une. Parce que je me souviens de François Hollande qui disait que le 49:3 était un déni de démocratie". Jean-Christophe Buisson veut bien, en revanche, que le président continue de faire des cadeaux pré-électoraux, mais pas seulement à ses électeurs.

Une dernière année sans grande réforme

Philippe Bailly, lui, se montre moins critique. Pour lui, François Hollande ne fait pas des cadeaux de fin de quinquennat, mais applique simplement son programme qui consistait à passer par une phase de redressement avant d'entamer la redistribution. Une redistribution qui ne devrait pas nuire au budget national. "A priori, on est plutôt sur des prévisions de déficit qui sont maintenues : 3,5% pour l'instant, 3% l'an prochain. En tout cas, on est dans les clous de ce qu'on avait dit à l'Europe qu'on ferait". 

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Par contre, sur le plan économique et social, le conseiller en communication estime que le président sera relativement impuissant durant cette dernière année : "49:3 ou pas 49:3, une fois que la loi El Khomri sera allée jusqu'au bout, on l'imagine assez mal lancer un ultime chantier ambitieux". Peut-être s'occupera-t-il alors de mettre en place le prélèvement des impôts à la source ou "une évolution du mode de scrutin, ce qui lui permettrait en plus de respecter une des 60 promesses du début de quinquennat."

François Hollande face à la crise du régime

Pour Clémentine Autin, le cas de François Hollande pourrait bien être désespéré avant la fin de son mandat. "Ce qu'il risque de se passer, c'est qu'il ne soit même plus en situation d'être candidat en 2017", prévient-elle en estimant que c'est "peut-être est une bonne nouvelle pour l'avenir de la Gauche dans ce pays et pour, tout simplement, l'avenir." Car pour l'élue du Front de Gauche, "on est dans une crise de régime gravissime, absolument gravissime". 

Pour elle, la question n'est donc pas de savoir si on va redistribuer quelques sous aux uns et aux autres, mais si le projet de société basé sur l'ultra-libéralisme et le contrôle social est la fin de l'histoire. Avec la mobilisation de la jeunesse contre la Loi Travail et les Nuits Debout, elle trouve cependant que le climat a changé. "Il y avait de la résignation, il y avait plutôt le vent en poupe du côté de la Manif pour tous". C'est toujours le cas, et ce qui se passe ailleurs en Europe le prouve, mais désormais, il y a un espoir pour la Gauche en 2017 : "Il y a une volonté de partager les richesses, de répondre à la crise écologique, de modifier en profondeur le système institutionnel".