C'est un problème politique depuis le début. Alors certes, il y a le réel, c'est-à-dire les agressions sur les surveillants qui ont provoqué la crise. Mais c'est politique.
D'une part, côté syndical. Il va bientôt y avoir des élections dans la pénitentiaire. Il y a de la surenchère dans ce mouvement. On le voit du côté de Force ouvrière, qui n'a pas participé aux négociations et qui a refusé de signer un protocole d'accord avec les autres syndicats.
En dehors des syndicats, c'est un sujet très politique. La prison a toujours été un sujet politique, un sujet de sécurité (aujourd'hui de radicalisation), un sujet de surpopulation carcérale, de manque de moyens, de conditions de travail déplorables, d'insertion.
À chaque présidentielle, on nous promet de nouvelles prisons. Il y a même eu un secrétaire d'État dédié aux prisons, un ministre chargé de construire les prisons : c'était Pierre Bédier sous Jacques Chirac.
La prison, c'est un problème politique. Et plus encore lorsque la ministre n'est pas aguerrie. Nicole Belloubet, c'est une excellente juriste, c'est une experte du droit, mais ce n'est pas une politique. On a bien vu qu'elle avait tardé à réagir après l'agression des trois surveillants dans la prison de Vendin-le-Vieil. Elle est apparue comme complètement dépassée.
Et puis quand, en plein conflit social, l'administration dont vous avez la responsabilité brandit la menace de sanctions (retenue de salaires ou exclusions temporaire), ce n'est pas très habile. C'est manquer de sens politique.
Surtout face à des gens qui n'ont que pour seul horizon professionnel la prison (comme le disent certains : "Nous sommes condamnés à prison à vie"). Ces surveillants qui font face quotidiennement aux insultes, aux crachats et pire encore, et dont le salaire n'excédera pas 2.200 euros en fin de carrière.
Nicole Belloubet, encore une fois, est quelqu'un de qualité, à n'en pas douter, mais qui a été appelée au gouvernement pour gérer des dossiers. Forcément, à l’épreuve du feu, elle montre des faiblesses. Alors elle est en difficulté, mais je ne crois pas qu'elle soit en danger.
Cela dit Emmanuel Macron vient de lui apporter son soutien, après les propos ambigus du porte-parole du gouvernement ("À ce stade, les discussions sont conduites par la Garde des Sceaux", a déclaré Benjamin Griveaux). Tout cela prouve bien qu’il y a besoin de resserrer les rangs autour de la ministre.
Cela prouve aussi que le Président sera de plus en plus en première ligne dans les crises où ses ministres ne le protègent pas.
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