Primaire UMP : Alain Juppé, candidat populaire aux soutiens limités
DÉCRYPTAGE - Au contraire de ses principaux rivaux, le maire de Bordeaux dispose d'une garde rapprochée solide mais peu médiatique.
Alain Juppé n'est pas un homme de réseau(x). Fort des nombreux sondages qui font de lui l'un des favoris pour la présidentielle 2017, l'ancien premier ministre apparaît toutefois bien esseulé lorsqu'il s'agit de dresser l'inventaire de ses soutiens, surtout lorsqu'on le compare à ses rivaux de l'UMP.
Le disciple de Jacques Chirac, qui le soutient ouvertement dans la course à l'Élysée, n'est certes pas homme à courir après les ralliements mais dispose cependant d'un cercle de fidèles moins médiatiques que certains de ses concurrents mais tout aussi dévoués voire plus.
Des soutiens peu médiatiques
Benoist Apparu, Hervé Gaymard et Édouard Philippe constituent les principaux parlementaires à avoir rallié la cause juppéiste. Qu'importe. Selon un proche du maire de Bordeaux, "les mails de sympathie" se multiplient et ils se presseront bientôt devant la porte du candidat à la primaire UMP. Alain Juppé peut également compter sur son conseiller politique, Gilles Boyer, rencontré dans le cadre de la campagne victorieuse de 2002.
Mais c'est surtout à Bordeaux qu'Alain Juppé a formé son équipe. La presse parle peu à peu de cette nouvelle génération pro-Juppé qui compte dans ses rangs des personnalités telles que Ludovic Martinez (directeur de cabinet), Virginie Calmels (adjointe au maire, chef d'entreprise), que certains voient comme potentielle successeur d'Alain Juppé, et Alexandra Siarri (adjointe au maire). Alain Juppé peut également compter sur le soutien de quelques chefs d'entreprises locaux, à l'instar de Bernard Dupouy (à la tête du comité de soutien "Côté Juppé").
Rendez-vous en 2016
Fervent militant d'une primaire de la droite et du centre, Alain Juppé commence également à séduire du côté de l'UDI et du MoDem. Outre François Bayrou, qui semble prêt à le soutenir s'il passe l'obstacle de la primaire 2016 et dont on dit qu'il pourrait être son premier ministre, le maire de Bordeaux a séduit l'ancien ministre de la Justice (1993-1995), Pierre Méhaignerie.
Ancien locataire de Matignon au profil centre-droit, Jean-Pierre Raffarin reconnaît "partager la ligne politique" de son collègue de l'UMP. Un ralliement de poids en forme de prise dans le camp sarkozyste. Le candidat malheureux à la présidence du Sénat affichait, jusque-là, un indéfectible soutien à Nicolas Sarkozy.
S'ils sont malgré tout nombreux à estimer que les troupes d'Alain Juppé manquent d'épaisseur, ses proches se veulent rassurants. Et quoi de mieux qu'un exemple historique pour illustrer le propos. "En 1995, Édouard Balladur était gavé de parlementaires. Ce qui ne l'a pas empêché de perdre contre Jacques Chirac", rappelle Hervé Gaymard. Après tout, la présidentielle n'est-elle pas, selon la maxime populaire, la rencontre d'un homme, seul, avec le peuple ?
