Cette fois, c'est parti pour la primaire de la gauche. Alors que le premier tour aura lieu le 22 janvier, les candidats commencent à présenter leur programme. C'est quand même la campagne (des primaires) la plus courte qu'on n'ait jamais vue. Une campagne express de vingt jours seulement. Si l'on compare avec la droite, c'était deux mois de campagne officielle. Alain Juppé ou encore François Fillon, par exemple, étaient en campagne depuis deux ans.
Si cette campagne est si courte, c'est parce qu'elle n'avait pas été envisagée pour choisir le champion socialiste. Elle avait été organisée pour re-légitimer François Hollande, pour lui assurer une entrée en campagne relativement tardive et relativement confortable. Le résultat, c'est que les candidats héritent d'une campagne extrêmement tardive et extrêmement inconfortable. Vous vous rendez compte qu'entre le moment où les électeurs de gauche vont entendre parler des programmes et le moment où ils vont aller voter, il se sera écoulé à peine trois semaines.
C'est pour cela que les proches de Manuel Valls parlent de Blitzkrieg ("guerre éclair"). Ce qui n'a pas plu à Arnaud Montebourg, qui n'aime pas ce "vocabulaire". Pour rappel, dans l'Histoire, la Blitzkrieg c'est une offensive allemande qui a coûté cher à la France. Ce que l'ancien ministre de l'Économie n'aime pas dans ce terme, c'est l'idée qu'il entrerait en campagne seulement maintenant, alors qu'il est candidat depuis huit mois.
C'est vrai. Mais Arnaud Montebourg est sorti du champ politique depuis un an et demi. Pendant qu'il prenait des cours de management pour aller ensuite travailler chez Habitat, il avait tout le loisir de penser à sa future campagne et d'arpenter le terrain.
On ne peut pas reprocher à Manuel Valls de vouloir faire une campagne éclair. Parce que lui, ces derniers mois, il était à Matignon. Il a fait le tour de France, mais dans les habits de premier ministre, pas encore de candidat. Mais ce petit tacle dit une chose : Montebourg s'est choisi son adversaire.
Qui dit campagne courte dit campagne essentiellement médiatique. Les candidat n'auront pas le temps de multiplier les meeting et les déplacements. Arnaud Montebourg, par exemple, n'a prévu qu'un seul meeting à Paris. Cela va donc être une campagne à la télé et à la radio. C'est là où l'on touche le plus de monde.
Le vrai enjeu va être d'intéresser les Français. Parce que quel que soit le vainqueur, s'il est désigné par 600.000 personnes, et même un million, il n'aura aucun élan, aucune dynamique. Ce serait vu comme une élection interne aux socialistes, une sorte de congrès du PS. Il y a un vrai risque d'absence de mobilisation, parce qu'aujourd'hui aucun candidat de gauche n'est qualifié pour le second tour de la présidentielle.
C'est donc un sacré challenge qui attend les candidats. Ils sont sept participants au total (il n'y a pas Macron ni Mélenchon). Un sacré challenge, après quatre années de gouvernement de gauche, et dont la plupart des candidats ont été ministres. Le désir n'a jamais été aussi difficile à susciter.
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