La polémique enfle depuis une semaine maintenant. En plein entre-deux-tours, le Front national a décidé d'attaquer Emmanuel Macron sur ses liens avec la finance ou encore avec les organisations islamiques. En ligne de mire : l'UOIF, l'union des organisations islamiques de France.
En interview sur TF1 mardi 25 avril, Marine Le Pen a en effet accusé l'ancien ministre de l'Économie, aujourd'hui favori de l'élection présidentielle, d'être "entre les mains" de cette organisation religieuse. "Aujourd'hui, nous sommes confrontés à des candidats qui nous expliquent qu'il n'y a pas de culture française, qui sont entre les mains des communautaristes, notamment des plus dangereux, comme l'UOIF, une organisation dont j'appelle à la dissolution", avait alors lancé la présidente du Front national.
Une accusation à laquelle à rapidement répondu l'UOIF. Cette union, qui doit bientôt être rebaptisée "Musulmans de France", a ainsi dénoncé dans un communiqué un "mensonge éhonté qui revient de façon lancinante". "Nous avons du respect à l'égard d'Emmanuel Macron mais n'avons pas de liens particuliers avec son mouvement", écrit l'organisation, qui appelle cependant "à voter massivement pour Monsieur Macron et à faire barrage à la menace incarnée par les idées de Marine Le Pen".
L’Union des Organisations Islamiques de France est une fédération regroupant plus de 250 associations musulmanes, dont une centaine de mosquées, réparties sur tout le territoire français. Créée en 1983, cette organisation vante "une lecture authentique et ouverte de l'islam, qui prône la prise en compte du contexte socio-culturel dans la pratique et les discours religieux", selon leur site internet.
Dans leur communiqué, l'UOIF réfute avoir des liens avec un quelconque parti politique. "L'UOIF est une organisation religieuse qui oeuvre pour la paix des cœurs et la paix sociale et n'a d'accointances avec aucun parti politique", poursuit cette fédération. Elle récuse les liens directs qu'on lui prête avec l'islam politique des Frères musulmans.
Interrogé sur cette question sur RTL, le porte-parole d'Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux, a estimé que "l'UOIF était une organisation qui regroupe environ 10% des mosquées française, et qui a une tendance très traditionaliste et très conservatrice. Est-ce que c'est notre conception d'un islam moderne ? La réponse est très clairement non".
Selon lui, cette offensive de Marine Le Pen est simplement une manière de "jouer sur les peurs" à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle. Surtout que l'UOIF n'a jamais pesé dans l'organigramme du mouvement. "Est-ce que l'UOIF a participé d'une quelconque manière à l'élaboration du programme d'Emmanuel Macron ? La réponse est non", avait-il renchéri.
Une nouvelle fois attaqué sur cette question par Marion Maréchal-Le Pen dimanche 30 avril, Benjamin Griveaux s'est encore défendu dans le cadre du Grand Rendez-vous sur CNews, Les Échos et Europe 1. "Ce n’est pas notre vision de l’islam modéré compatible avec les valeurs de la République", a-t-il lancé.
Mais les "marcheurs" ne sont pas restés immobiles et ont également contre-attaqué. Ainsi, au micro RTL, Benjamin Griveaux a sommé la candidate du Front national de s'expliquer sur le cas de Camel Bechikh qui selon lui est "très proche de l'UOIF et qui a été invité par le collectif du Front national 'Banlieue patriotes' à débattre", lors d'une web-émission enregistrée le 16 octobre 2016.
Ce dernier expliquait alors à l'AFP vouloir "parler à tout le monde" : "Je suis très bien à l'UOIF, je n'y ai plus de fonction dirigeante depuis 2007, et je suis très bien en tant que patriote". Celui qui était également porte-parole de la Manif pour tous s'est dit "peu républicolâtre contrairement à Dupont-Aignan, Chevènement ou Marine Le Pen", a été la figure de proue de "Fils de France", dont l'objectif est de prouver qu'on peut être "Français musulman patriote".
Une présence qui est désormais pointée du doigt alors que la présidente du Front national réclame sa suppression. "L'UOIF est l'émanation en France de la mouvance islamiste radicale des Frères Musulmans. Cette organisation et ses penseurs ont été à l'origine des groupes violents dans le monde entier", expliquait-elle dans une vidéo en février dernier assurant que "le rôle de l'État est de dire ce qui est acceptable ou pas dans notre République".
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