François Hollande est en campagne. En déplacement à Saint-Pierre et Miquelon, le président de la République poursuit son "opération reconquête", entamée depuis le début du mois de décembre.
Ma capacité à tenir, à avancer, est maintenant démontrée
François Hollande
À son arrivée sur ce territoire français coincé au sud d'une île canadienne, le chef de l'État est apparu visiblement en forme, motivé et applaudi par un public certes acquis à sa cause (65,31% au second tour en 2012).
Malgré les récentes débâcles électorales et les mauvais chiffres du chômage, François Hollande veut garder le cap. "Ma capacité à tenir, à avancer, est maintenant démontrée", a-t-il glissé selon le Huffington Post.
Galvanisé par une légère embellie dans les sondages, François Hollande a pris son temps pour serrer des mains, faire des dédicaces et poser sur des photos. Une posture proche des Français, dans la lignée de ses récentes rencontres avec eux.
La semaine dernière, l'Élysée organisait un dîner, auquel étaient conviés des élus locaux (socialistes) accompagnés d'un administré de leur choix. "Il nous a écouté attentivement en prenant des notes", a raconté la plus jeune des participants à cette soirée. Les convives ont pu aborder différents sujets, de la création d'entreprise aux nouveaux rythmes scolaires.
Le week-end suivant, le Président a fait une visite surprise au château de Chambord, où il a encore rencontré des élus locaux. François Hollande veut rester près de la base, connecté avec le terrain.
Pour amplifier la résonance de ce changement de style, et pour préparer une année 2015 chargée, ses conseillers ont préparé un plan d'attaque pour le mois de janvier, pendant lequel il devrait faire six discours présentés comme "une rampe de lancement" raconte Le Monde. De la loi Macron à la conférence sur le climat, les douze mois à venir vont être cruciaux pour la majorité.
Il faut que la colonne vertébrale hollandaise soit prête
Un proche de François Hollande
À mi-mandat, François Hollande peut compter sur ses lieutenants pour préparer le terrain. En coulisses, Stéphane Le Foll est le plus actif, explique Paris Match. Le porte-parole du gouvernement, que le chef de l'État surnomme "le fidèle des fidèles", a réuni 55 députés socialistes la veille du pot de Manuel Valls à l'Assemblée. Objectif : remobiliser les troupes. "Il faut que la colonne vertébrale hollandaise soit prête" pour 2015, a confié un participant à cette réunion.
Mais les obstacles à franchir vont être nombreux sur la route de François Hollande. Selon une étude OpinionWay pour Le Figaro publiée fin novembre, il serait devancé par Manuel Valls ou Martine Aubry en cas de primaire à gauche. Un scrutin souhaité par une grande majorité de Français (75%) et plébiscité par les électeurs de gauche.
Autre difficulté à surmonter : le chômage. Si la courbe ne s'inverse pas, il ne sera pas candidat, a-t-il assuré. Et les prévisions ne sont pas optimistes pour l'année à venir. Mais Nicolas Sarkozy n'avait-il pas martelé qu'il arrêterait la politique en cas de défaite en 2012 ? Élu président de l'UMP, il sera sans doute l'un des protagonistes en 2017, tout comme Marine Le Pen, seule candidate officiellement déclarée à ce jour.
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