Présidentielle 2017 : Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot prêts pour la bataille
DÉCRYPTAGE - Le sénateur et la députée semblent prêts à en découdre dans l'optique de la prochaine présidentielle. Avec deux tactiques et deux ambitions bien distinctes.
La présidentielle de 2017 est déjà dans toutes les têtes. Alors que l'UMP s'est déjà lancée dans une course effrénée vers l'Élysée, la majorité n'est pas en reste. De plus en plus d'élus et de responsables socialistes appellent en effet à la tenue d'une primaire pour désigner leur candidat.
À l'image de Benoît Hamon, ce jeudi 20 novembre sur RTL, certains défendent même l'idée d'une grande primaire de la gauche, qui réunirait le PS, les radicaux et les Verts. Une perspective qui aiguise les appétits écologistes. Pour preuve, ils sont déjà deux dans les starting-blocks : le sénateur Jean-Vincent Placé et l'ancienne ministre Cécile Duflot.
Duflot et Placé sur la ligne de départ
Jean-Vincent Placé, qui a eu l'occasion de se positionner le 15 novembre sur Europe 1 et aujourd'hui dans Le Parisien, est partisan d'une longue procédure qui mènerait à une primaire écologiste puis à une primaire de la gauche. Pour ce faire, le sénateur se dit prêt à affronter Cécile Duflot. "Il y aura six ou sept candidats, dont peut-être Cécile Duflot (...) Nous choisirons collectivement, j'espère au niveau du parti écologiste, celui ou celle que l'on soutiendra", explique-t-il.
Nous choisirons collectivement, j'espère au niveau du parti écologiste, celui ou celle que l'on soutiendra
Jean-Vincent Placé
Le président du groupe écologiste au Sénat donne "jusqu'à l'été 2016" à François Hollande pour réunifier son camp et infléchir sa politique sociale et écologiste. Faute de quoi, le chef de l'État serait, selon lui, contraint de se soumettre à cette primaire. Mais les ambitions de Jean-Vincent Placé apparaissent limitées.
L'ambition collective de Placé
Dans une interview accordée à BFMTV en juin dernier, l'élu de l'Essonne affirmait vouloir porter l'idée de la social-écologie pour élaborer un projet commun avec les alliés d'EELV plutôt que de chercher à présenter un candidat lors de la présidentielle. "Notre candidature ne porte que peu d'intérêt pour les Français (...) donc pas de candidature écologiste mais une candidature de la gauche et des écologistes", expliquait-il.
Cécile Duflot ne se place pas dans la même dynamique que son actuel collègue et futur adversaire. L'ancienne ministre du Logement assure "avoir les épaules pour 2017" et, au contraire de nombre de ses collègues verts, veut une candidature écologiste lors du prochain scrutin présidentiel.
L'ambition personnelle de Duflot
Consciente des faibles résultats de son camp lors des dernières élections - 1,57% des voix pour Dominique Voynet en 2007 ; 2,3% pour Eva Joly en 2012 -, l'ancienne patronne d'EELV travaille ses alliances. Son rapprochement récent avec les frondeurs socialistes peut donner du poids à sa candidature dans le cadre d'une primaire de la gauche mais également dans l'optique de former une nouvelle alliance en vue du diptyque présidentielle-législatives de 2017.
Une stratégie sur le long terme qui obligera Cécile Duflot à affronter, outre les réticences de son camp et la candidature de Jean-Vincent Placé, les tenants de la gauche du PS (Arnaud Montebourg ? Benoît Hamon ? Martine Aubry ?) voire le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature semble encore loin d'être acquise. Le cofondateur du Parti de gauche appelle d'ailleurs de ses vœux un rassemblement entre la gauche et les écologistes. Reste à savoir si Cécile Duflot en fera un allié ou un rival supplémentaire.
