Emmanuel Macron a quitté le gouvernement il y a près d'un mois. Depuis, il poursuit sa route vers une possible candidature à la présidentielle de 2017. Ses anciens amis de la majorité comptent bien lui mettre des bâtons dans les roues. Plusieurs personnalités ont annulé leur participation au sommet des réformistes européens que doit clôturer Emmanuel Macron à Lyon.
"Il nous a pris pour des Bisounours", s'énerve encore Pierre Moscovici quand on lui parle d'Emmanuel Macron. Le Commissaire européen ne veut surtout pas s'afficher avec lui, il ne "veut pas servir de tête de gondole à sa petite entreprise", explique-t-il. Comme beaucoup d'autres, Pierre Moscovici a donc annulé sa participation au colloque. Son organisateur, le maire de Lyon, Gérard Collomb, accuse ouvertement l'Élysée d'avoir multiplié les coups de fil pour dissuader les uns après les autres les dirigeants européens de venir.
Le social-démocrate Jean Peyrelevade n'a pas eu besoin qu'on l'appelle : il boycotte aussi parce qu'il ne partage pas la stratégie d'Emmanuel Macron. "Cette espèce de mirage suivant lequel on peut prendre le pouvoir alors qu'on a ni formation, ni parlementaires, ni une vraie armée de militants, non seulement je n'y crois pas mais s'il devait réussir, je pense que ce serait extrêmement dangereux pour la démocratie française."
François Hollande et le Parti socialiste considèrent maintenant Emmanuel Macron comme un adversaire, mais cela n'inquiète pas l'ancien ministre. "Des gens qui étaient mes amis décident de devenir mes ennemis, cela ne m'importe pas", dit-il ce samedi 24 septembre dans une interview à la presse régionale. "Notre pays vaut mieux qu'un clan ou qu'un courant partisan."
Aux yeux d'Emmanuel Macron, François Hollande, ses amis et le Parti socialiste sont bien peu de choses. Le journal Le Parisien le confirme en lui prêtant ces propos : "Les deux grands partis (PS et LR), c'est l'amicale des boulistes. Mais sans l'amitié et sans les boules." Le duel avec François Hollande, son mentor en politique, s'amorce. Emmanuel Macron pourrait déclarer sa candidature "entre le 15 novembre et le 15 décembre". En plein débat à droite, mais surtout... avant François Hollande.
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