Un Jean-Luc Mélenchon plus vert émeraude que rouge vermillon en 2017 ? Affaire Baupin, disparition du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, tensions internes... Les Verts sont à la dérive, et la perspective de l'élection présidentielle de 2017 ne semble pas être la priorité du moment. Jean-Luc Mélenchon est quant à lui déjà candidat depuis le 10 février, et a bien compris que la voie était libre de ce côté-là.
Il pourrait bien profiter de cette absence. Fort de ses 12% d'intentions de vote selon un sondage TNS Sofres One Point pour RTL publié le 17 avril, le tribun n'hésite pas à afficher clairement son intention d'être une figure de proue des écologistes.
"EELV ne présente plus trop d'intérêt, attaque-t-il dans un longue interview accordée aux Inrockuptibles mercredi 25 mai. Les cabrioles de leurs dirigeants ont tout détruit." Le leader du parti de gauche compte ainsi combler un vide, alors que Cécile Duflot peine à convaincre les Français et les membres de sa propre mouvance politique.
Le potentiel du réservoir du "vote écologiste" est en effet assez conséquent. Les Verts ont réalisé en 2012 un très faible score au premier tour de l'élection présidentielle, mais tout de même 828.000 personnes avaient voté pour Eva Joly. En 2007, Dominique Voynet avait réuni 576.000 suffrages et José Bové, 483.000.
Arrivé en 4e position avec 11,1% des voix en 2012, Jean-Luc Mélenchon espère ainsi séduire toutes ces personnes en s'engageant très rapidement dans la bataille présidentielle. Il admet, de lui même, que ce n'est qu'avec une stratégie de matraquage sur la durée qu'il va pouvoir faire entendre ses idées auprès du plus grand nombre d'électeurs. "Je ne peux pas gagner sur une émotion de dernière minute ou un bon coup de com', confirme-t-il dans Les Inrocks au sujet de son plan pour arriver au pouvoir. Ce que je propose est trop en dehors du cadre. Il faut du temps pour expliquer et convaincre."
L'écologie ce n'est pas un chapitre de mon programme, c'est sa trame
Jean-Luc Mélenchon, dans "Les Inrocks"
Cette stratégie n'est pas un nouvel angle d'attaque. Jean-Luc Mélenchon tente d'imposer depuis plusieurs années un modèle d'éco-socialisme. Le Parti de gauche a ainsi publié dès 2013, lorsqu'il était coprésident du mouvement, un manifeste en ce sens, avec un modèle politique qui se définit comme un "mélange détonant entre un socialisme débarrassé de la logique productiviste et une écologie farouchement anticapitaliste".
Jean-Luc Mélenchon peut se targuer d'avoir un bilan d'action qui va dans ce sens, l'élu se félicitant d'avoir été "sur le terrain" à Notre-Dame-des-Landes, comme pour la lutte pour la sortie du nucléaire et contre les pesticides. Un "palmarès" avec lequel il espère séduire les déçus de l'écologisme traditionnel.
Alors que son projet de VIe République est toujours dans les cartons pour 2017, le député européen concocte de manière participative son programme officiel, qui sera présenté lors d'une "convention de la France insoumise" en octobre. Son but : "gagner cette fois-ci". "En 2012, j'ai commencé à 3% et j'ai fini 11%. Là, je commence à 12%", avance-t-il avec subtilité. Enthousiasme justifié ou optimisme insouciant ? Les prochains mois de la campagne présidentielle le diront. Son destin semble dans tous les cas lié à l'écologie, sur laquelle il mise dans sa quête du pouvoir.
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