"Je suis candidat à la présidence de la République française". Avec ces mots, Arnaud Montebourg a mis fin aux spéculations concernant sa participation au scrutin, dimanche 20 août. L'ancien ministre du Redressement productif a fait cette annonce lors de la traditionnelle Fête de la Rose, rebaptisée Fête populaire. Son discours, qui a duré plus d'une heure, a permis au candidat de détailler ses premières propositions.
En annonçant sa candidature, Arnaud Montebourg apporte la pièce finale à un retour minutieusement étudié. Après avoir disparu de l'actualité, l'ancien ministre s'est positionné en observateur, face à la politique de François Hollande et Manuel Valls. Son retour a été marqué par la traditionnelle ascension du mont Beuvray en mai dernier, où il avait appelé les Français à dresser un diagnostic de l'état de la France.
Candidat à l'élection présidentielle, ancien ministre du gouvernement et membre du Parti socialiste, Arnaud Montebourg n'évoque pourtant pas la primaire de la gauche de gouvernement. Interrogé sur France 2, il explique être "favorable à la primaire, il suffit qu'elle soit loyale, équitable". Mais il maintient le flou concernant toute participation : "Je n'ai pas d'informations, ni de décision à prendre maintenant parce que nous ne connaissons pas les modalités d'organisation".
Arnaud Montebourg se sent orphelin du Parti socialiste
Antonio Rodriguez, auteur de "L'alternative Arnaud Montebourg"
Si Arnaud Montebourg ne se prononce pas sur la question de la primaire à gauche, c'est parce qu'il ambitionne de "rassembler au delà de la gauche. Il se définit comme un 'gaulliste social' et se place au-dessus des partis", note Antonio Rodriguez, auteur de L'alternative Arnaud Montebourg contacté par RTL.fr. Le candidat à la présidentielle prend donc ses distances vis-à-vis du mandat de François Hollande. "Il se sent orphelin du Parti socialiste et tient un discours assez dur à son égard. En se positionnant contre le président de la République, il estime avoir gagné sa liberté. C'est d'ailleurs ce qui fait peur au chef de l'État qui le considère comme un ovni incontrôlable. Il sort des sentiers battus. Arnaud Montebourg veut rendre François Hollande responsable de l'éclatement de la gauche. Ainsi, il vise les déçus du mandat du Président", ajoute-t-il. Arnaud Montebourg a également réussi à s'affranchir des pressions politiques. Selon Antonio Rodriguez, "il a combattu la politique menée, en interne puis publiquement. Il a ensuite renoncé à la vie politique de façon professionnelle et a gagné sa vie 'comme tous les Français'".
L'ancien ministre a précisé, mardi 23 août, qu'il dirait le 15 décembre s'il se soumet ou non à la primaire organisée par le PS, lorsque tous les candidats se seront déclarés. Pour envisager de se présenter à la primaire de la gauche, Arnaud Montebourg souhaite qu'elle soit organisée dans les conditions de 2011. "Ça fait partie de ma décision. Qui sera candidat à la primaire ? La décision, on la prend le 15 décembre, dernier délai, puisque c'est le 15 décembre la clôture des déclarations de candidature (...) Nous demandons les mêmes conditions que 2011 : 10.000 bureaux de vote, une neutralité du Parti socialiste qui n'a pas à se prononcer pour tel candidat ou tel autre mais qui organise le débat. C'est tout ce qu'on demande", indique-t-il au micro de BFMTV.
Arnaud Montebourg défend un projet "socialiste" mais "pas seulement". Selon ses propres termes, son programme "puise son inspiration dans les sources du gaullisme social, affirme la conviction écologique". Il se veut "patriotique", "républicain", "de gauche" et "volontariste". Toujours centré sur le "made in France", l'ancien ministre du Redressement productif a avancé une série de mesures afin de revenir au "plein emploi" telles que "l'annulation progressive des hausses d'impôts des cinq dernières années sur les revenus du travail des classes moyennes et populaires", la création d'une "banque d'encouragement au risque" et l'attribution pendant huit ans de "80% des marchés publics des collectivités locales, de l'État, de ses hôpitaux" aux PME françaises.
Il n'hésite pas à déclarer qu'il contournera le principe de "concurrence libre et non faussée" de Bruxelles. "Nous assumerons les sanctions", a lancé le candidat, qui a aussi promis de mener un bras de fer avec l'Union européenne en obtenant des Français un "mandat de dépassement des traités existants". Arnaud Montebourg soutient la nécessité d'un État fort, qui protège ses "fleurons industriels", envoyant une pique à son "honorable successeur" Emmanuel Macron. Autre proposition : créer un service national d'une durée de six mois, pour mobiliser la société française contre le terrorisme.
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