Le mandat d'Emmanuel Macron sera marqué par le retour de la police de proximité. Il s'agissait d'une promesse du candidat lors de la campagne présidentielle. Gérard Collomb a annoncé fin août cette mesure pour 2018. Il s'agirait d'une "police de sécurité du quotidien".
Le ministre avait créé la surprise en annonçant que cette mise en place commencerait "dès la fin de l'année", sans précision sur les effectifs prévus ni le budget alloué. L'objectif est de "répondre de manière plus efficace à l'ensemble des préoccupations de nos concitoyens, par tous les moyens", indiquait le ministre de l'Intérieur.
Le président de la République estimait, quant à lui, qu'il souhaitait "construire avec les élus de terrain, avec la population et l'ensemble des acteurs les solutions de sécurité". Emmanuel Macron avait plaidé pour la création d'une "police de la sécurité quotidienne" peu après l'affaire Théo, du nom du jeune homme grièvement blessé lors de son arrestation en février à Aulnay-sous-Bois. Quatre policiers sont mis en examen dans cette affaire, dont un pour viol.
Les concertations autour de la future "police de sécurité du quotidien" démarreront en septembre, pour des expérimentations prévues début 2018, a-t-on appris auprès de l'entourage du ministre de l'Intérieur.
La "police de sécurité du quotidien", dont le nom n'est pas définitif, "débutera par des concertations qui auront lieu en septembre et octobre avec les autorités locales, les organisations syndicales, les associations d'élus, ainsi que des universitaires", a indiqué l'entourage de Gérard Collomb.
Elle permettra à nos concitoyens de se sentir à nouveau en tranquillité dans les villes et les campagnes
Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur
"En novembre et décembre, les territoires retenus pour l'expérimentation mettront en place l'organisation du dispositif", a-t-on précisé. Le ministre a confirmé la "mise en oeuvre de la police de sécurité du quotidien sur les zones d'expérimentation début 2018".
Gérard Collomb ajoute : "Cette police de sécurité du quotidien, que nous voulons former, permettra à nos concitoyens de se sentir à nouveau en tranquillité dans les villes et les campagnes".
Au côtés du chef de la police nationale, Eric Morvan, le ministre a dit vouloir "faire en sorte que la relation entre la population et la police soit une relation de confiance et d'estime. Nous avons la volonté de faire en sorte que, dans notre pays, la sécurité publique puisse s'améliorer. Au cours des dernières années, elle a pu se dégrader de manière relativement profonde dans tous les territoires. Aujourd'hui, il faut repartir de l'avant", a-t-il dit.
Symbole de la politique sécuritaire de Lionel Jospin, la police de proximité avait été enterrée sous Nicolas Sarkozy. La "pol prox", marqueur idéologique entre la gauche et la droite, qui lui préfère une police d'intervention, est notamment défendue comme un facteur d'apaisement entre jeunes et police dans les quartiers difficiles.
À droite, alors que les contours de cette "police de sécurité du quotidien" n'ont pas encore été dévoilés, des voix critiques se sont déjà fait entendre. Le député LR Éric Ciotti a dénoncé le retour d'une "vieille lubie de la gauche", qui "n'avait pas fait baisser le sentiment d'insécurité des Français". L'ex-député LR Georges Fenech a fustigé un "contresens" et le député FN Sébastien Chenu a demandé des "explications" du gouvernement.
Le maire Les Républicains d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, s'est dit prêt à expérimenter dans sa ville la "police de sécurité du quotidien". Les premières expérimentations auront lieu dès le début 2018 et les territoires retenus pour l'expérimentation devront organiser leur dispositif d'ici à la fin de l'année.
"Je vous fais part solennellement de l'intérêt de ma commune afin de participer à cette expérimentation", écrit le maire d'Aulnay-sous-Bois dans le courrier adressé le 29 août à Gérard Collomb. L'affaire Théo avait donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines et des incidents "éclatent encore régulièrement dans la commune de Seine-Saint-Denis", a indiqué l'AFP.
Le dialogue semble rompu entre une partie de la population et les forces de l'ordre
Bruno Beschizza, maire d'Aulnay-sous-Bois
Ce contexte sous-tend l'initiative de Bruno Beschizza, un ancien syndicaliste policier sarkozyste dont la main tendue n'allait pas de soi. "Le dialogue semble rompu entre une partie de la population et les forces de l'ordre, en particulier dans le quartier de la Rose des Vents", théâtre de l'arrestation de Théo, souligne le maire d'Aulnay-sous-Bois.
"La perte de confiance d'une partie des habitants envers les forces de l'ordre a compliqué, voire réduit, la présence de ces dernières dans certains quartiers, ajoute-t-il, évoquant une situation prétexte à l'installation progressive d'un ordre autre que celui de la République".
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