Parti socialiste : qui est Patrice Prat, ce député qui a claqué la porte du parti ?

PORTRAIT - Écœuré par les débats sur la déchéance de nationalité, ce proche d'Arnaud Montebourg a décidé de quitter le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, et donc le Parti socialiste.

Arnaud Montebourg et son bras droit Patrice Prat, le 5 octobre 2014. Ce dernier soutient Ian Brossat.

Crédit : APERCU/SIPA

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"Le moment de clarification est donc venu". Le député du Gard, Patrice Prat, a annoncé qu’il quittait le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et donc le Parti socialiste, mardi 12 juillet. À travers cette action, il souhaite "contribuer à la recomposition politique" ainsi qu’à un "renouvellement profond des générations, des pratiques et des idées". Dans un billet posté sur son blog, il confie que "sa douleur", surtout en tant qu’"héritier de l’histoire du socialisme". Mais il ajoute qu’"au-delà des socialistes, il y a la gauche, il y a les Français dans leur diversité. Le pays est très divisé et je sens la rivière souterraine gronder".

Le député ajoute que le renouveau attendu "ne se fera pas depuis l’intérieur du Parti socialiste" qui "passe la majeure partie de son temps à gérer des carrières et des situations conflictuelles inextricables". Patrice Prat en appelle ainsi à une "alliance des innovateurs et des progressistes pour jeter les bases du nouveau clivage droite-gauche dans le Gard et si possible au-delà en France".

Pourquoi démissionne-t-il du Parti socialiste ?

Le point de rupture est la déchéance de nationalité. L'ancien député socialiste confie ainsi avoir été profondément heurté par les débats. À cela s'est ajoutée la loi Travail poussée par Manuel Valls avec l'utilisation à deux reprises du 49.3. "Ce débat a mis en lumière une dérive possible du pouvoir", le "feuilleton récent sur le projet de loi travail a fini par me persuader que nos points de vue étaient irréconciliables", ajoute-t-il.

Patrice Prat rappelle que "rien n'est fini, tout commence", conclut ce proche d'Arnaud Montebourg, lequel entend "bâtir un grand projet alternatif à la politique de François Hollande". À l'Assemblée, il devrait rejoindre, chez les non-inscrits, d'autres anciens députés PS ayant quitté le groupe ces derniers mois comme Philippe Noguès, Pouria Amirshahi ou Patrick Lebreton.

Bras droit d'Arnaud Montebourg

Le député socialiste est né le 28 novembre 1965 à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard. En 1995 alors qu'il est maire de Laudun-L'Ardoise, il est élu conseiller général du Gard en 2004, comme l'explique son site. Il deviendra par la suite, entre 2008 et 2011, vice-président du Conseil Général en charge de l'Économie, l'Emploi et l'Insertion. En parallèle, de 2008 à 2012, il occupe la place de président de la Communauté de communes. "Élu député de la 3ème circonscription du Gard en juin 2012, il démissionne de ses mandats de Conseiller général et de Président de la Communauté de communes. En mars 2014, il décide de ne pas se représenter aux élections municipales pour un nouveau mandat de maire", peut-on lire.

L'homme politique est connu pour être le "grand organisateur" de la "galaxie Montebourg". selon Le Monde. "La 'galaxie Montebourg' se compose désormais de quatre planètes : le réseau militant constitué lors des primaires ; le think thank de la 'Convention pour la VIe République' présidé par le professeur de droit et membre du PS Paul Alliès ; une poignée d'élus au sein du bureau national du parti avec en figure de proue le député de l'Essonne, Malek Boutih ; enfin, une trentaine de députés coordonnés par Arnaud Leroy. Le tout encadré par 'l'organisateur en chef', le député du Gard, Patrice Prat", détaille le quotidien.

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