Le Conseil de Paris a adopté lundi 26 septembre une déclaration de projet d'intérêt général qui vise à rendre piétonne une partie des voies sur berge de la rive droite pour mieux respirer dans la capitale. Le projet, qui doit être définitivement entériné par un arrêté municipal dans les semaines à venir, va précisément fermer à la circulation la voie Georges-Pompidou sur 3,3 kilomètres, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe arrondissement). Environ 43.000 véhicules, empruntant chaque jour sur ces berges classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, sont ainsi directement concernés.
Lors des trois heures débats qui ont eu lieu au Conseil, l'ambiance était bien polluée et à même viré à la caricature entre une gauche promettant de protéger les poumons des Parisiens et une droite soucieuse du bonheur des automobilistes de banlieues, car bon nombre d'entre eux, notamment ceux du Val-de-Marne, empruntaient cette voie rapide pour traverser la capitale.
La maire Anne Hidalgo (PS) a, elle, affiché sa détermination et même ironisé au passage sur les pratiques du gouvernement : "Nous n'avons pas dans cette assemblée de 49.3 qui permettrait de passer en force et je m'en réjouis. Mais je ne serai pas la maire qui a laissé prospérer le péril environnemental". En face, la droite a crié au déni de démocratie. Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe Les Républicains au Conseil, a dénoncé un passage en force : "Hier, Paris expédiait ses déchets et ses eaux sales dans ses banlieues. Désormais, ce serait la pollution. La santé des uns ne vaut pas moins que celle des autres. Vous vous contentez de marcher dans les pas un peu trop grands de votre prédécesseur".
Après de premières passes d'armes, le débat a continué à s'envenimer. Après une suspension de séance, le député Pierre Lellouche (LR) s'est vertement lâché : "L'histoire a montré que les Parisiens sont rebelles. Paris n'est pas la Bucarest de Madame Ceausescu". À cette attaque faisant référence à la dictature roumaine des années 70 et 80, Anne Hidalgo n'a pas souhaité renchérir : "Laissez-le parler, ce sont des choses qu'on n'entend plus de nos jours. Il est le meilleur avocat de notre cause, je vous assure".
Sur le fond, Paris aura six mois pour évaluer les conséquences sur la qualité de l'air et les embouteillages. Michel Cadot, le préfet de police de Paris, a rappelé qu'il allait surveiller de près la "fluidité" du trafic dans la capitale et que le "comité technique de suivi" se réunira le 3 octobre pour la première fois puis tous les deux mois. Pour l'heure, les premières études montrent une diminution "de l'ordre de 10%" de la circulation, selon les chiffres avancés par Anne Hidalgo au micro de RTL. Mais alors que la décision du Conseil de Paris prévoit un principe de réversibilité si les perturbations sont finalement jugées trop importantes, certains à droite promettent déjà d'aller devant les tribunaux.
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