Après une nouvelle manifestation des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le week-end dernier, Jean-Marc Ayrault a déclaré qu'il n'y avait "plus aucun obstacle" et que désormais l'État de droit devait s'imposer. "État de droit", "zone de non-droit" : ce sont les nouveaux mots à la mode. "L'État de droit doit être respecté", "il n'y a pas de zone de non droit" : c'est le mantra des ministres qui passent dans les médias. La vérité c'est que oui il y a des zones de non-droit, et que non l'État de droit ne parvient pas à s'imposer partout.
La démocratie n'a pas le dernier mot sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il y a eu un référendum au mois de juin, qui a recueilli 55% des suffrages en faveur de la construction de l'aéroport. Malgré tout, les opposants sont toujours là, bien installés, très organisés et toujours prêts à la confrontation.
Manuel Valls avait bien l'intention d'évacuer la zone cet automne. Mais c'est impossible aujourd'hui. D'abord parce qu'il faut mobiliser énormément de forces de l'ordre. Dans un contexte d'attentats, les effectifs sont mobilisés dans la lutte anti-terroriste. Pour évacuer Notre-Dame-des-Landes, il faut vingt-cinq forces mobiles de 75 hommes chacune, ce qui fait près de 2.000 gendarmes.
Par ailleurs, il ne suffit pas d'évacuer. Il faut sécuriser le site. Pour éviter que les "zadistes" ne se réinstallent, il faudrait à nouveau 750 gendarmes supplémentaires uniquement pour maintenir le site vide. Sachant que les "zadistes" sont capables de mobiliser 4.000 personnes en deux ou trois heures. Ils connaissent le terrain par cœur. Ils peuvent mobiliser des centaines de tracteurs pour bloquer.
N'oubliez pas que les agriculteurs de Notre-Dame-des-Landes ont prêté main forte dans les années 70 aux paysans du Larzac qui se battaient contre l'extension du camp militaire. Parce que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, date des années 70. Ils étaient déjà en lutte ensemble à l'époque.
La ZAD a, semble-t-il, encore de beaux jours devant elle. Il y a un autre dossier qui vient percuter Notre-Dame-des-Landes : le démantèlement de la jungle de Calais. Quelque chose nous dit que Calais va passer avant la ZAD. À Calais, il faut là aussi plus de 2.000 hommes pour intervenir. Souvenez-vous aussi du barrage de Sivens, dans le Tarn, et la mort de Rémi Fraisse, ce jeune manifestant écologiste tué par une grenade défensive. Le gouvernement ne veut pas revivre un tel drame. Vous avez entendu Ségolène Royal, lundi 10 octobre : elle ne veut pas entendre parler d'évacuation, car elle est certaine que cela se passerait mal avec des violences et des affrontements.
Avant de charger, les gendarmes et les militaires disent "force reste à la loi". C'est ce que l'on appelle les sommations d'usage. Dans ce dossier, contrairement à ce que dit Manuel Valls ou Jean-Marc Ayrault, tout indique que force ne restera pas à la loi.
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