Jour J. Après cinquante ans de débats, de polémiques et de bras de fer féroces entre les pros et les antis sur la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a tranché ce mercredi 17 janvier : "Instruit du dossier autant qu’il peut l’être et en étroite association avec le président de la République, le gouvernement a pris sa décision. Je constate que les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (...) Le projet sera donc abandonné".
Cette décision n'est pas une surprise puisqu'elle avait fait l'objet de nombreuses rumeurs quelques heures avant l'officialisation. Après avoir effectué une visite surprise sur le site de Notre-Dame-des-Landes, le premier ministre a reconnu à huis clos devant les députés de la majorité qu'il n'était "pas forcément plus facile de se prononcer" et que "quelle que soit la réponse, elle sera mauvaise" car elle fera des mécontents.
Édouard Philippe était attendu au tournant, tiraillé de tous les côtés. Son prédécesseur à Matignon et en faveur de la construction de l'aéroport Jean-Marc Ayrault avait déclaré dans Le Monde que "renoncer serait opportuniste et tactique".
Malgré une communication millimétrée, le gouvernement n'a pas été le premier à annoncer officiellement l'abandon du projet. Avant la prise de parole d'Édouard Philippe, Philippe Grosvalet, le président du syndicat mixte aéroportuaire, a annoncé : "C'est officiel. C'est abandonné. Par cette décision, il (Emmanuel Macron ndlr) piétine les procédures et décisions de justice, il piétine nos collectivités locales, il piétine le vote des habitants".
Hors de question de concéder une reculade du côté de gouvernement. Le premier ministre se pose comme celui qui apporte la solution : "Durant cinquante ans, à coups de décisions, de reculades, de dénis, de non-décisions, l’État s’est placé face à un dilemme impossible (...) La situation était totalement bloquée et contraire au respect de l’état de droit (...) Nous aurions pu faire comme les autres et laisser le soin de trancher".
Ainsi, Édouard Philippe met en avant sa méthode, celle "'un républicain convaincu" et dresse le constat que "Notre-Dame-des-Landes aujourd'hui, je le constate, c'est l'aéroport de la division". Le premier ministre juge l'abandon du projet comme une "décision logique au regard de l'impasse dans laquelle se trouve le dossier".
Les premières réactions ont commencé à pleuvoir dès l'annonce de Philippe Grosvalet. Cécile Duflot a tweeté : "Enfin ! La raison a prévalu ! (...) Longue vie aux chênes !". Du côté des déçus, Bruno Retailleau juge qu'il s'agit d'une "grande victoire des victoires". Les pros-Notre-Dame-des-Landes ont mis en avant le "renoncement" du gouvernement face aux Zadistes. Mais dans son discours d'une vingtaine de minutes, Édouard Philippe assure qu'il s'agit d'une "décision d'apaisement".
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