L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un dossier pourri par des décennies de mensonges et de crispations. Un dossier avec lequel l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est pris comme un manche en utilisant sa position pour tenter d’imposer son point de vue jusqu'à une consultation qui n'a objectivement rien réglé.
Il faut ajouter à cela des altermondialistes - pas tous pacifiques - qui en ont profité pour en faire un combat, un symbole de leur lutte contre le capitalisme et l'agriculture intensive. Dès lors, le plus dur sera de sortir de l'idée qu'il y aura un gagnant et un perdant. Et ça pour tout le monde à commencer par les médias.
Le vrai problème de Notre-Dame-des-Landes, c'est qu'on est dans une cour d'école où l’on invoque l'autorité de la République et l'impérieux développement économique d'un côté et où on répond de l'autre par la défense de la nature et l'émergence d'une autre société.
Accepter une solution d'un côté comme de l'autre relèverait quasiment d'une remise en cause de son autorité, de sa virilité. "C'est qui le plus fort ? C'est qui le plus bête ?" Voilà le niveau du débat à peine caricaturé. C'est devenu une question d’honneur et de fierté mal placée.
Tout a été remis à plat pour peser le pour et le contre de chaque option
Olivier Bost
Aujourd'hui, on semble se diriger plutôt vers la solution qui consiste en l'extension de l'aéroport existant. Mais je ne ferai pas de pari ce matin tellement je soupçonne certains - notamment à l'Élysée - d'avoir le goût de la surprise. Quelle que soit la décision, ce qui est intéressant c'est la nouvelle approche du gouvernement, une nouvelle voie étroite pour s'en sortir.
Tout a été remis à plat pour peser le pour et le contre de chaque option avec une
question indispensable : rétablir un état de droit dans la fameuse ZAD. Tout cela relève du bon sens.
Cette nouvelle stratégie qui consiste à faire accepter à tout le monde qu'il n'y a pas de solution idéale au passage, c'est un rôle parfait pour Édouard Philippe. Avec sa voix monocorde et son incapacité totale à hausser la voix, il est parfait pour calmer les esprits même les plus agités. C'est ce qu'il faut dans ce dossier, retrouver un peu de calme et de raisons, arrêter d'avoir des gens qui veulent en découdre.
Il y a des solutions qui à défaut d'être idéales ne sont pas déshonorantes, notamment en faisant appel des deux côtés aux plus modérés. Pour la ZAD, plutôt que de mobilier les trois quarts des effectifs de CRS en France pour l'évacuer avec les risques que l'on connaît, les acteurs du dossiers évoquent de plus en plus une autre option.
Comme l'État possède une bonne partie des terrains aujourd'hui, il suffit un peu comme dans le Larzac au début des années 1980 de passer des conventions avec les agriculteurs. Les Black blocs n'auront plus personne avec qui en découdre, il n'y aura pas de conflit, plus de problème d'ordre public. Fini la zone de non droit.
Même chose pour les élus locaux qui veulent toujours voir leur région - et c'est normal - rayonner : plutôt que de rêver d'un vol quotidien Nantes-New York et d'un développement urbain de Nantes sur l'actuel aéroport, ils peuvent repenser leur façon de voir les choses.
Il reste quand même une décision politique à prendre d'ici trois semaines, une décision lourde, "difficile" a même prévenu Édouard Philippe mercredi. Cette décision, on le sait déjà, sera mal accueillie. Mais si la raison revient un peu dans ce bourbier, et bien cette décision finira bien par être acceptée.
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