"Je n'ai pas réussi", avait reconnu Nicolas Sarkozy au soir du 6 mai 2012,devant ses fidèles rassemblés à la Mutualité à Paris.Je porte toute la responsabilité de cette défaite. Il me faut en tirer toutes les conséquences".
Mais depuis, le retour en politique de l'ancien président de la République est sur toutes les lèvres. Alors qu'il doit faire part de sa décision dans les prochains jours, retour sur une stratégie de communication bien huilée.
Pendant l'été 2012, Nicolas Sarkozy s'est montré très discret, profitant de vacances chez son épouse au Cap Nègre. À la rentrée, le jeune retraité se montre à New York pour y donner une conférence mais reste muet pendant la crise à l'UMP opposant François Fillon à Jean-François Copé. À cette époque, il assure qu'il veut "mener une autre vie".
Il aura fallu attendre le fameux "Sarkothon", en septembre 2013, pour que l'ex-président sorte de son silence. Devant le succès de l'opération - 11 millions d'euros ont été récoltés pour renflouer les caisses de l'UMP -, il a choisi les réseaux sociaux pour dire à ses militant qu'il était "ému et reconnaissant".
Puis la stratégie dite de "la carte postale" a pris de l'ampleur. Lors d'un déplacement en Haute-Savoie le 18 septembre pour une remise de décoration, Nicolas Sarkozy a pu mesurer sa popularité, dans un département qui lui avait accordé 60% de ses voix au second tour de la dernière présidentielle.
Je suis encore dans le temps de la réflexion
Nicolas Sarkozy
Le 8 novembre 2013, celui qui fut député des Hauts-de-Seine a fait son retour au palais Bourbon. Un déplacement remarqué, même s'il n'est pas revenu pour siéger dans l’hémicycle mais pour recevoir le prix de l'appel du 18 juin. "Je suis encore dans le temps de la réflexion", avait-il alors déclaré.
Toujours dans la logique de disséminer des petits messages ça et là, l'ancien maire de Neuilly a fait son retour sur Instagram, quelques semaines plus tard. Le 21 janvier dernier, les internautes ont pu découvrir une photo de lui accoudé au zinc d'un café.
Depuis plusieurs mois, et notamment le début de l'année 2014, les apparitions de Nicolas Sarkozy se font de plus en plus fréquentes et son retour en politique est de moins en moins un secret. Pendant les élections européennes, l'ancien président de l'UMP signe même une tribune dans Le Figaro. Un message aux allures de programme, analysait Alba Ventura.
Mais au début du mois de juillet, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "corruption", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret de l'instruction". Un démêlé judiciaire qui le pousse à sortir de son silence. Il s'exprime alors officiellement lors d'une interview télévisée. La première depuis mai 2012.
S'en suivra un été studieux au cours duquel l'ancien président a énormément consulté. Il a même déjeuné avec celui qui était son grand rival sous le présidence de Jacques Chirac, Dominique de Villepin. Les langues commencent à se délier chez ses proches, qui ne remettent plus en cause l'hypothèse de son retour mais refusent de se prononcer sur une date précise.
Selon nos informations, Nicolas Sarkozy a pris sa décision et s'exprimera dans les prochains jours, d'ici le 18 septembre. Seule ombre au tableau pour celui que les militants UMP plébiscitent : les nombreuses affaires dans lesquelles il est cité. À moins que l'avis de sa femme n'entre en compte, Carla Bruni ayant émis des réserves "à titre d'épouse" sur son retour en politique, évidemment nuancées "en tant que citoyenne".
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