Nicolas Sarkozy a finalement décidé de sortir du silence avant les élections européennes. L'ancien président de la République publie, ce jeudi 22 mai dans Le Point, une tribune résolument pro-européenne.
Il a longtemps hésité à s'exprimer. Le 8 mai dernier, il lit la tribune de François Hollande dans Le Monde. Il se dit alors : "C'est pas le niveau ! Moi Président, cela aurait une autre gueule". Il choisit donc d'intervenir, sur le fond uniquement. Il ne dit rien sur les bisbilles à l'UMP entre pro-européens et eurosceptiques. Ce n'est pas un banal appel à la mobilisation ou à faire barrage au Front national.
Dans sa tribune, il ne manque évidemment pas d'épingler "ceux qui veulent la destruction de l'Europe" qui, selon lui, "mettent en péril la paix". Ça, c'est pour le FN. Mais en même temps, Nicolas Sarkozy explique qu'il faut dépasser le clivage entre européens et souverainistes. Là, il parle à son camp, profondément divisé, mais aussi aux Français.
Tout le monde a droit à son message. François Hollande, évidemment : "Le leadership n'est pas un droit, c'est un devoir". Mais c'est un message qui vaut aussi pour son amie Angela Merkel. Pour Nicolas Sarkozy, le couple franco-allemand doit être plus fort, mais pas un plus fort que l'autre.
Pour Nicolas Sarkozy, il faut ni plus ni moins que "revoir l'Europe de fond en comble".
À trois jours du scrutin, cette initiative est risquée. Il faut quand même que les propositions de Nicolas Sarkozy soient validées par les urnes. Sa parole risque d'en prendre un sacré coup si Marine Le Pen est en tête dimanche. D'ailleurs, il suffit d'entendre l'embarras de ses amis, pas franchement ravis de le voir sortir du silence maintenant.
Nicolas Sarkozy fait pourtant un autre pari. Il est convaincu que, contrairement à Fillon, Copé et Raffarin, il sera entendu dans une campagne furtive, sinon virtuelle. Son discours de lendemain d'élection est prêt. Si l'UMP arrive en tête, ce sera grâce à lui. Si le FN l'emporte, il dira : "J'ai fait tout mon possible".
Il dira surtout que cette tribune, c'est pour alimenter le débat, pour construire une alternative. Il n'écrit pas pour dans trois jours, mais pour dans trois ans.
Une pierre sur le chemin de 2017 ? En tout cas, ce n'est pas un petit caillou. Fini aussi le jeu des cartes postales. Là, c'est "si je redeviens Président en 2017, voilà comment l'Europe devra marcher".
Nicolas Sarkozy a pris soin de ne pas rappeler sa gestion de la crise en 2008/2009. Il n'y a pas un mot, pas une allusion à l'époque où il était aux commandes de l'Union européenne en pleine tourmente. De manière subliminale, il rappelle que, certes, il est un ancien Président, mais il est surtout le tout dernier à avoir été à la barre au moment où l'euro risquait de sombrer. Mieux : il estime l'avoir sauvé. C'est à ce titre qu'il se permet de donner quelques leçons.
Ne vous y trompez pas. Ce n'est pas une tribune que Nicolas Sarkozy a publié. C'est un programme.
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