Nicolas Sarkozy mis en examen : Hollande, Valls et Taubira retiennent leurs coups

Nicolas Sarkozy a livré son explication sur sa mise en examen le temps d'une interview, mercredi 2 juillet. Un exercice télévisuel qu'il n'avait plus pratiqué depuis sa défaite en 2012. Combatif, l'ancien président a pris la France à témoin, chargeant violemment Christiane Taubira, Manuel Valls, Michel Sapin et François Hollande sur le thème de l'instrumentalisation de la justice.

Un air de Berlusconi

Ce jeudi matin, les intéressés lui ont opposé le silence. Un mutisme qui n'est pas dénué d'arrière-pensée. La stratégie de communication est claire : laisser Nicolas Sarkozy s'agiter tout seul, boxer dans le vide. C'est la consigne qui a été passée à tous les étages de la majorité.

"Il n'attend que ça, qu'on lui réponde, c'est le piège", explique un proche de François Hollande. "C'est le Sarko comme on l'avait laissé, il n'a pas changé. Mauvaise foi et théorie du complot, on dirait Berlusconi", se lâche un ami du Président.

2017 dans la ligne de mire

Au gouvernement, tout le monde retient ses coups. Ferrailler avec Nicolas Sarkozy ne ferait qu'alimenter l'abstention et le vote FN. "No comment", chez Michel Sapin. Même discrétion, chez Christiane Taubira. Mais en coulisses, elle le méprise, raconte un proche : "Il a toujours la même défense, accuser les juges". La garde des Sceaux est droit dans ses bottes. Les écoutes téléphoniques étaient légales, dit-on place Vendôme. 

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La tonalité est la même à Matignon. Manuel Valls se tient lui aussi en retrait. "L'ancien président est dos au mur. Ce qui compte c'est le dénouement", glisse un proche du Premier ministre. C'est le rêve secret de plusieurs stratèges socialistes. Plus l'ancien président perturbera le jeu à droite, plus François Hollande augmentera ses chances d'être en finale.