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Nicolas Hulot : "Rien ne semble se mettre en travers de sa route", constate Alba Ventura
ÉDITO - Le ministre de la Transition écologique, qui a présenté son "Plan climat" jeudi 6 juillet, plane dans les sondages.
Nicolas Hulot présentant son "Plan climat", le 6 juillet 2017 à Paris
Crédit : AFP / THOMAS SAMSON
Nicolas Hulot superstar ! Le ministre de la Transition écologique a présenté jeudi 6 juillet son "Plan climat et un sondage Elabe le place numéro un des personnalités avec 61% d'image positive. Cela fait un bon bout de temps que Nicolas Hulot marche sur l'eau. Il vient de battre un nouveau record de popularité dans cette enquête pour le journal Les Échos*. Il est non seulement plébiscité par les sympathisants de la République En Marche et du MoDem mais aussi par les sympathisants de gauche devant Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon qui, pourtant, avaient mis l'écologie au cœur de leur campagne. Il arrive en quatrième position avec 58% d'images positives chez les électeurs de droite et 49% chez ceux du Front national.
Autant dire qu'il fait presque l'unanimité. Et rien ne semble entamer son crédit pour l'instant. Ni le Canard Enchaîné, qui s'est déjà intéressé à son cas en posant la question de ses revenus florissants tirés de sa société de conseil ou encore des liens entre sa fondation et de grandes entreprises, comme EDF ou Véolia, ni même son "Plan climat" qui, s'il fixe des objectifs clairs, reste assez lointain et imprécis - on n'en sait pas plus sur les fermetures de centrales ni sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Et pourtant, rien ne semble se mettre en travers de sa route. C'est comme s'il dégageait naturellement de la confiance. Comment expliqué cette confiance ? D'abord, en matière d'écologie Nicolas Hulot n'est pas un ayatollah. Il a conscience du fait que c'est un sujet qui s'inscrit dans le temps long. Ce qui explique qu'il y avait autant de "flou" jeudi dans sa conférence de presse. Il ne veut pas avoir l'air d'agir à coups de semonce. La transition écologique, ça prend du temps, c'est une question d'éducation, dans le sens où l'on doit progressivement changer les comportements. C'est une histoire de changement de mœurs.
Ministre, Hulot ne pourra pas éternellement surfer sur sa bonne tête
Alba Ventura
Par ailleurs, personne ne doute de ses convictions. Quand il s'exprime, il est non seulement audible, mais crédible. Hulot, quand il parle, c'est sérieux. Et puis il n'est toujours pas perçu comme un politique. Pourtant cela fait longtemps qu'il flirte avec le pouvoir : un coup Chirac, un coup Sarkozy, un coup Hollande. Il leur en a donné des conseils à tous ces présidents, qui ont tous voulu l'avoir dans leurs gouvernements. Il a même tenté, lui aussi, d'aller à la présidentielle. Souvenez-vous : il avait été battu à la primaire des Verts par Éva Joly.
Et pourtant, même ministre aujourd'hui il reste atypique. Sauf que c'est parce qu'il est ministre aujourd'hui qu'il ne pourra pas éternellement surfer sur sa bonne tête et qu'il lui faudra prouver que l'expert peut aussi s'inscrire dans l'action politique concrète. Autrement dit, avoir des résultats.
(*)Enquête réalisée en ligne les 4 et 5 juillet auprès de 999 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.
