Myriam El Khomri a été nommée ministre du Travail pour remplacer François Rebsamen mercredi 2 septembre. C'est un pari. Non seulement elle succède à deux grognards du Parti socialiste, François Rebsamen et Michel Sapin, mais elle est même préférée à d'autres vieux routiers du "Hollandisme", comme Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes, ou Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, empêtré dans la crise agricole. Elle a même coiffé au poteau Alain Vidalies, l'actuel ministre des Transports, qui, au PS, avait suivi de près le chantier du marché du travail et des entreprises.
Surtout, elle débarque sur un poste essentiel, sans expérience, sans aucun contact avec les syndicats ni le patronat, alors qu'il va falloir notamment négocier la réforme du Code du travail, comme l'a annoncé Manuel Valls. Myriam El Khomri a beaucoup d'atouts : c'est une femme très loyale, énergique, tenace et directe. Ce sera très utile pour les conférences sociales. Il n'empêche que la marche est haute pour la benjamine du gouvernement. C'est en cela que c'est un pari.
Si François Hollande prend ce risque, c'est parce que ce n'est pas le ministre du Travail qui inverse la courbe du chômage. François Hollande pense que c'est lui qui va le faire. Comme la réforme du Code du travail sera d'ailleurs pilotée à Matignon.
Il y a une forme d'affichage à installer une femme, jeune, née à Rabat d'un père marocain et d'une mère bretonne
Alba Ventura
Le Président n'a pas besoin d'un "acteur". En réalité, il a besoin d'un nouveau visage. François Hollande fait aussi de la com' en nommant Myriam El Khomri à ce poste stratégique. C'est pour cela que Manuel Valls revendique un signe de renouvellement. Comme cela avait été fait au moment de nommer Emmanuel Macron ou de surclasser Najat Vallaud-Belkacem ou Fleur Pellerin. Des personnalités jeunes qui n'avaient pas beaucoup d'expérience, qui n'avaient jamais occupé de fonctions parlementaires.
Pour Manuel Valls comme pour François Hollande, il y a le souci d'apparaître comme un Premier ministre et un Président novateurs. D'une certaine manière, ils sont dans la droite ligne de ce que faisait Nicolas Sarkozy lorsqu'il nommait à des postes importants des Rachida Dati, Rama Yade ou Fadela Amara. Souvenez-vous : on disait que c'était le gouvernement "vu à la télé".
Il y a une forme d'affichage à installer une femme, jeune, née à Rabat d'un père marocain et d'une mère bretonne. Dans cette nomination, la forme compte autant que le fond. Vous allez être étonné, mais avec l'arrivée de Myriam El Khomri au gouvernement, François Hollande entre dans l'Histoire : c'est la première fois qu'il y a plus de femmes que d'hommes dans un gouvernement.
À ceux qui se demandaient pourquoi la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait manifesté quelques égards pour Alain Juppé au moment de la sortie sur son livre sur l'éducation, une grande figure de la gauche a débusqué l'inspirateur commun aux deux. Il s'agit de François Dubet, grand sociologue de l'éducation. La ministre le consulte. Quant aux conseillers d'Alain Juppé, ils ont repris certaines de ses idées. Ceci explique cela.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte