François Hollande est l'invité ce jeudi 6 novembre - pile à mi-mandat - d'une émission télévision spéciale d'une heure trente sur RTL et TF1. On connaît la situation difficile du chef de l'État. Mais il ne faut pas s'attendre à ce qu'il démissionne ou qu'il annonce la dissolution de l'Assemblée nationale.
Il y aura sans doute quelques décisions. À l'Élysée, on reste très discret, mais l'objectif de cette émission est clairement de faire comprendre aux Français que le quinquennat n'est pas fini. C'est pour cela que François Hollande va exposer ses plans pour 2015. Il veut en faire une année consacrée à la vie quotidienne des Français (santé, fin de vie...). Ensuite, 2016 sera l'année des réformes institutionnelles.
Est-ce qu'il abordera, par exemple, la question de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les futures élections législatives pour mieux représenter les petits partis ? Cela fait débat en ce moment. Mais il n'est pas sûr que le sujet passionne les Français.
Ce qui est sûr, c'est que François Hollande n'annoncera pas l'inversion de la courbe du chômage, ni le retour de la croissance. Il va peut-être essayer de surfer sur la baisse de l'euro, qui est une bonne nouvelle pour l'exportation et pour la compétitivité de nos entreprises à l'étranger. Mais comme il nous a déjà fait le coup de la reprise et du retournement, forcément les Français seront quelque peu sceptiques.
À l'Élysée, on pense que François Hollande est mal aimé parce qu'il est mal connu. Ses proches et ses conseillers sont persuadés que le Président doit régulièrement occuper l'espace médiatique pour se rapprocher des Français. Ils pensent qu'il ne peut pas disparaître. Au contraire, il faut qu'il soit présent.
On voit bien la frénésie de reportages en ce moment sur la vie de François Hollande. Dès qu'une demande des médias survient, l'Elysée dit oui. On a droit à une semaine dans les coulisses de l'Élysée avec le Président dans la presse écrite, un reportage télé après huit jours sur les traces du chef de l'État.
Hollande peut réussir et ne pas aggraver son cas s'il ne fait pas d'erreur
Alba Ventura
Ce jeudi soir, on aura droit à une séquence très personnelle avec le journaliste Thierry Demaizière, connu pour ses entretiens intimistes dans Sept à Huit sur TF1. C'est cette interview qui va ouvrir l'émission. Ce n'est pas innocent. À 20h30, c'est le moment où il y a le plus de monde devant la télé. À l'Elysée, on fait donc le pari que si les Français ont encore un peu de curiosité à l'égard du Président, ils resteront devant le poste.
François Hollande ne va pas passer de 13% à 20% grâce à cette émission. Personne n'attend de miracle. On sait bien que tous les présidents ont eu leur grand moment de télé, et que ça n'a pas changé grand chose. On se souvient François Mitterrand interviewé par Yves Mourousi en 1985 (le fameux "Pas branché, câblé"), mais aussi de Jacques Chirac, en plein référendum sur la Constitution européenne, désorienté par le "pessimisme" des jeunes.
Ce rendez-vous sera bénéfique pour François Hollande s'il réussit quand même à faire de l'audience et si, notamment dans la partie intime de l'interview, il reste dans le costume de Président. Car fendre l'armure, c'est bien, mais faut pas tomber le costard. Il peut réussir et ne pas aggraver son cas s'il ne fait pas d'erreur.
Ce n'est pas grand chose. Mais après deux ans et demi, où tout a été de mal en pis, il faut qu'il réussisse à passer ce grand oral sans s'abîmer encore plus.
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