En décembre 2010, alors que Marine Le Pen était en campagne pour la présidence du Front national face à Bruno Gollnisch, elle avait comparé les prières de rue de musulmans à l'Occupation nazie lors d'une réunion publique à Lyon.
"Je suis désolée mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire", avait lancé Marine Le Pen sous les applaudissements des militants. Et d'ajouter: "C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers, dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants."
Quatre associations - la Licra, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le Mrap et la Ligue judiciaire de défense des musulmans - s'étaient constituées parties civiles.
Marine Le Pen, en dénonçant ces prières dans l'espace public, imputables non à l'ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n'a fait qu'exercer sa liberté d'expression.
Le procureur Bernard Reynaud
Cinq ans plus tard et deux jours après sa défaite aux régionales, la présidente du FN remporte une bataille judiciaire. Alors qu'elle était jugée pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion", le tribunal correctionnel de Lyon l'a relaxée mardi 15 décembre, conformément à l'avis du parquet. Le procureur Bernard Reynaud estimait que que "Marine Le Pen, en dénonçant ces prières dans l'espace public, imputables non à l'ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n'a fait qu'exercer sa liberté d'expression".
Contrairement à l'audience, elle n'était pas présente lors de l'énoncé du jugement, attendu "très sereinement" selon son avocat, Me David Dassa Le Deist. Elle encourait un an de prison et 45.000 euros d'amende.
Le procès, très médiatisé, s'était tenu six semaines avant les régionales, la prévenue accusant alors le gouvernement d'être responsable des poursuites. "Il ne vous étonne pas ce calendrier? Nous sommes à un mois d'une élection alors que cette affaire a cinq ans!", avait-elle lancé.
Déjà poursuivie en diffamation, Marine Le Pen n'avait encore jamais comparu pour provocation à la haine. Son père en revanche a été condamné plusieurs fois en particulier pour avoir dit que les chambres à gaz étaient un "détail" de l'Histoire. Celle qui a précisément fait exclure son père du FN, cette année, pour ses dérapages à répétition, avait assuré au tribunal avoir seulement parlé d'occupation, sans majuscule ni référence au nazisme.
"J'ai voulu m'intéresser aux problèmes des Français et non pas me lancer dans des références au passé ou à l'histoire, 70 ans en arrière", avait plaidé cette avocate de profession, qui avait déjà entamé, fin 2010, sa stratégie de "dédiabolisation" du FN. "Les prières de rue sont une illégalité. C'est une manière d'accaparer (...) un territoire pour y imposer une loi religieuse. Je suis dans mon droit, comme responsable politique, d'évoquer un sujet fondamental. C'est même un devoir", avait ajouté Marine Le Pen à la barre.
N
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte