À huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, les candidats engagent leurs dernières forces dans la bataille. Marine Le Pen a donné rendez-vous à ses militants à Perpignan (Pyrénées-Orientales) samedi 15 avril - 1.500 personnes étaient présentes - pour une réunion publique que l'on pourrait qualifier de récapitulative.
La candidate du Front national n'a présenté aucune nouvelle mesure de son programme, se contentant de miser sur ses fondamentaux, à savoir l'Europe, l'immigration et l'insécurité. Elle a préféré multiplier les appels au vote, sans doute par crainte de voir sa base se démobiliser dans la dernière ligne droite de l'élection, comme le démontrent ces temps-ci les sondages. Une manière aussi de prendre à la gorge ses adversaires qu'elle affronte dans ce match présidentiel à quatre : Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Emmanuel Macron.
Depuis son entrée officielle dans la campagne en février 2016, Marine Le Pen a répété sans cesse son aversion envers l'Union européenne. Le meeting de Perpignan n'a pas échappé à la règle. Si elle venait à accéder à l'Élysée en mai, la candidate du Front national opterait pour la "même stratégie" que les Britanniques pendant le Brexit.
"Ils ont quitté la prison et le peuple leur a donné la clef, ça leur réussit plutôt pas mal", observe celle qui souhaite donc négocier la place de notre pays dans l'Union européenne "pendant six mois" afin que "la grande et puissante France force cette UE à négocier". Une négociation sanctionnée ensuite par un référendum. "Il n'existe pas de demi-liberté, on est libre ou on ne l'est pas, on est souverain ou on ne l'est pas." La présidente du Front national précise que l'Europe des Nations qu'elle appelle de ses vœux ne remettrait pas en cause la politique de grands projets tels que Airbus et Erasmus.
Avec Emmanuel Macron à l'Elysée, "ça sera l'islamisme en marche, le communautarisme en marche". Marine Le Pen n'a pas fait dans la demi-mesure pour dénoncer la réaction du candidat "En Marche !" face aux positions de Mohamed Saou, un référent du mouvement du candidat, accusé d'accointances avec le CCIF et le Parti des indigènes de la République. Marine Le Pen a affirmé qu'"il est très important que les Français comprennent que si par malheur il était élu président de la République, il accélérerait encore davantage la dérive multiculturelle dans laquelle s'enfonce la société française, et aggraverait un multiculturalisme" source, selon elle, de conflits.
Marine Le Pen s'est posé en protectrice des plus fragiles (défiscalisation des heures supplémentaires ou la réévaluation du montant du minimum vieillesse et de l'allocation adultes handicapés à 1.000 euros, création du cinquième risque de Sécurité sociale, rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs, baisse de l'impôt sur le revenu de 10% pour les trois premières tranches) en leur opposant le "mondialisme sauvage".
"Le mondialisme est une idéologie qui fait la part belle à ceux qui
dominent déjà", constate la candidate, qui ajoute que "le tout libre échange et la mondialisation sauvage sont l'opium du XXIe siècle auquel se droguent les responsables politiques."
Marine Le Pen, qui promet de créer 1,7 millions d'emplois en 5 ans grâce au "patriotisme économique" et au "protectionnisme intelligent", oppose aussi les "petits" aux "gros" dans le domaine économique. "Le petit commerce aura la priorité sur la grande surface (...) Dans mon projet, les PME seront prioritaires (baisse des charges, simplification administrative)", insiste-t-elle en mettant dos à dos Emmanuel Macron et François Fillon, responsables, selon elle, d'avoir fait de la France "une friche industrielle" et en rappelant sa volonté d'abroger la loi El Khomri.
La présidente du Front national a profité de ce meeting pour insister sur ses fondamentaux et consolider sa base. Une fois n'est pas coutume, les étrangers, les clandestins et surtout les aides dont ils peuvent bénéficier en France lorsqu'ils subissent des situations d'urgence ont été la cible de Marine Le Pen, les opposant aux difficultés d'accès au logement et aux soins de certains Français. "Avec moi, ce sera la priorité nationale. Je l'inscrirai dans la Constitution."
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