Loi Travail : "S'il y a consensus, ce sera au détriment du Code du travail", craint Éric Woerth

Le gouvernement fait un pas en arrière. Très critiquée, la loi sur la réforme du Code du travail ne sera finalement pas présentée en Conseil des ministres le 9 mars, mais le 24 mars. Ce report devrait permettre à l'exécutif d'apporter des "corrections" au texte porté par Myriam El Khomri. Si plusieurs détracteurs de la loi saluent cette décision, d'autres craignent que le projet de loi ne soit vidé de sa substance. Un avis notamment partagé par Éric Woerth. "Le temps va perturber les choses. Ce temps supplémentaire, c'est probablement pour trouver un consensus. Mais s'il y a consensus, ce sera au détriment du Code du travail", estime-t-il au micro de RTL.

Avec ce délai, le gouvernement compte rencontrer les partenaires sociaux qui comptent bien lancer une grande mobilisation le 9 mars. "Les partenaires sociaux sont divisés entre eux et bloqués sur la condition de rupture du contrat, sur le plafonnement des licenciements abusifs, la négociation du temps de travail et l'extension de la définition du licenciement économique. Si l'idée c'est d'arrivée à une synthèse hollandienne (sic), ce sera la pire des choses", estime celui qui a été ministre du Travail pendant six mois en 2010.

Considérant que le chômage constitue "le vrai risque pour les salariés", Éric Woerth milite donc pour que les grandes lignes du texte soient maintenues afin d'apporter de la souplesse à la législation. "L'expérience internationale le montre. Dans tous les pays qui ont réformé leur Code du travail, les choses se passent mieux".