Laurent Wauquiez a officialisé dans Le Figaro sa candidature à la présidence des Républicains. On dit que c'est gagné d'avance. Il n'y a aucun suspense. On compte trois autres candidatures, mais ce ne sont pas des poids-lourds. Ce rôle, l'actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes le lorgne depuis trois ans.Cela fait trois ans que son objectif, c'est la prise du parti. Trois ans qu'il fait la danse du ventre pour se maintenir en haut de l'organigramme. Trois ans qu'il est sur le terrain et qu'il fait campagne, pendant que les autres s’entre-tuent à la primaire. Lui, durant tout ce temps, n'a eu qu'une idée en tête : devenir l'incontournable Monsieur Wauquiez.
Il est jeune, déterminé, très ambitieux. Il considère aujourd'hui que les Le Pen sont dévitalisés pour un moment et que Jean-Luc Mélenchon est plus dans la contestation que dans la construction. La ligne qu'il s'est tracée, c'est de devenir le numéro un des Républicains en décembre prochain au congrès, pour incarner l'opposant numéro un à Emmanuel Macron. "Vous verrez, dit un leader de la droite, une fois élu président du parti il va mordre Macron matin midi et soir". Parce que pour Laurent Wauquiez, la prochaine étape c'est l'Élysée.
Laurent Wauquiez, c'est une construction électorale. C'est un homme qui a compris à un moment que pour réussir il lui fallait surfer sur la droitisation, la radicalisation d'une partie de la droite. Quitte à opérer un virage à 180 degrés. C'est un homme qui a débuté chez Jacques Barrot : pro-européen, droite sociale, démocratie chrétienne. Certains se souviennent même qu'étudiant, Wauquiez s'affichait à gauche.
Wauquiez veut diriger les Républicains pour incarner l'opposant n°1 à Macron
Alba Ventura
Ensuite, il est devenu ministre de Nicolas Sarkozy et s'est laissé séduire par le sulfureux conseiller Patrick Buisson, ancienne éminence grise de Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers, qui a théorisé le glissement de la droite vers l'extrême droite. Le pro-européen s'est alors mis à fustiger l'Europe. L'humaniste, qui dit avoir côtoyé Sœur Emmanuelle lors de son stage de l'ENA au Caire, a lancé une pétition contre les migrants. Le démocrate-chrétien a dénoncé le "cancer" de l'assistanat. C'est ce qu'on appelle un beau salto arrière. Mais ça plait au noyau dur du parti. Il a une clientèle pour ça.
Y a-t-il un risque de rupture ? Vous avez entendu Alain Juppé qui reproche à Laurent Wauquiez ses liens avec Sens commun, le bras politique de la Manif pour Tous. Vous avez entendu Luc Chatel, qui a lancé : "Wauquiez prend les dix sujets qui font le plus peur aux Français et il leur colle un slogan choc". Vous avez entendu Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, qui lui reprochent de courir après l'extrême droite.
En réalité, on le sait, la rupture est déjà consommée entre cette droite prête à aller jusqu'au FN et une droite disons "centriste" qui ne le supporte pas et qui estime "qu'il y a plus de populisme dans cette droite-là qu'au Front national".
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