Les Républicains : changer de forme avant de débattre sur le fond
DÉCRYPTAGE - L'UMP s'apprête à changer de nom pour devenir "les Républicains". Une transformation qui n'annonce pas encore de projet d'alternance.
Les adhérents de l'UMP seront appelés à voter les 28 et 29 mai prochains pour valider le nouveau nom du mouvement : les Républicains. Une appellation déjà adoptée le 5 mai par le bureau politique du parti qui s'inscrit dans le projet de renouveau porté par Nicolas Sarkozy. Les Républicains posent cependant problème aux adversaires de l'UMP, qui y voient une tentative de privatisation du concept de République.
Certaines personnalités au sein même du parti font également entendre leur voix pour faire savoir leur opposition. Mais outre ces discussions de forme, le congrès du 30 mai, qui servira à valider les nouvelles orientations du parti, ne donnera pas les grandes lignes du projet d'alternance de la première force d'opposition. Les adhérents de l'UMP devront uniquement se prononcer sur les nouveaux statuts de leur parti. Un rapide coup d’œil au document permet de voir que les Républicains seront bâtis sur une base quasiment similaire à celle de l'UMP.
Sur les mêmes bases que l'UMP
Les nouveaux statuts sont surtout l'occasion de procéder à quelques ajustements concernant les règles auxquelles sont soumis les adhérents (article 5) l'organisation "décentralisée" du parti (article 8) ou le fonctionnement des fédérations (articles 10, 16, 21, 29). Le changement de nom de l'UMP n'est donc pas véritablement une séquence politique mais bien la préparation de la suite des événements.
L'adoption du nouveau nom doit permettre d'écarter les affaires judiciaires liées à l'UMP (Bygmalion, financement libyen en 2007, affaires Dati et Copé, etc), lancer la campagne capitale des régionales, qui auront lieu en décembre prochain, et servir d'écrin au candidat de l'opposition pour la présidentielle 2017 dans le cadre du rassemblement "républicain" souhaité par les cadres de l'UMP. Il faudra donc probablement attendre 2016, année la primaire, pour que les Républicains mettent en place un projet et prennent position sur les sujets qui feront la prochaine présidentielle.
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