En allant voter dimanche 7 mai pour le second tour de la présidentielle, les Français éliront une personnalité politique mais aussi - et surtout - un programme. Ceux d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen sont radicalement différents, et le thème de la fiscalité ne déroge pas à ce constat. L'un comme l'autre ont fait le choix de mettre l'accent sur la baisse de l'impôt sur le revenu, la fin des cotisations sociales et patronales ou encore la suppression - ou l'ajustement - de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Emmanuel Macron promet 50 milliards d'euros d'investissement public et 60 milliards d'économies sur le quinquennat, malgré plusieurs réformes coûteuses (assurance chômage, taxe d'habitation...). Pour les réaliser, il compte notamment supprimer 120.000 postes de fonctionnaires. Marine Le Pen a pour sa part annoncé successivement 96 avant de tabler sur 80 milliards d'économies en cinq ans, son site de campagne évoquant 60 milliards d'économies. Ce cadrage économique, basé sur des hypothèses de croissance ambitieuses (2,5% en 2021 et 2022), est jugé fragile par la plupart des organismes économiques, qui insistent sur les nombreuses dépenses engagées par Marine Le Pen (baisses d'impôts, retraite à 60 ans...).
La candidate du Front national souhaite baisser l'impôt sur le revenu (IR) de 10% sur les trois tranches les plus basses. Ainsi, les revenus situés entre 9.710 et 26.818 euros, imposés à hauteur de 14%, le seront à hauteur de 4%. Les ménages qui justifient un revenu courant de 26.818 à 71.898 euros par an, jusque-là imposés à un taux de 30% le seront à 20% en cas d'élection de Marine Le Pen, et la tranche de 71.898 à 152.260 euros serait ne serait plus imposée à 41% mais à 41% aujourd'hui.
La part de foyers imposables sur leur revenu a considérablement baissé au fil des années. En 2016, ils n'étaient qu'un peu plus de 17 millions de foyers à devoir s'en acquitter en 2015, sur un total de 37.429.451 foyers fiscaux. Les personnes concernées par la baisse voulue par Marine Le Pen ne représentent pas la moitié des foyers fiscaux.
Emmanuel Macron ne prévoit pas, lui, de baisse de l'impôt sur le revenu. Toutefois, le candidat d'"En Marche !" veut permettre de l'individualiser au sein-même des foyers. Ainsi, quand l'écart est trop fort entre le salaire d'un individu et celui de sa/son compagne/compagnon, le couple aura dans certains cas de figure intérêt à individualiser sa déclaration.
À partir de 2018, l'impôt sur le revenu sera prélevé à la source - c'est en tout cas ce que prévoit la loi de finances pour 2017. Si elle accède au pouvoir, Marine Le Pen annulera cette mesure.
Emmanuel Macron propose pour sa part d'expérimenter le prélèvement à la source sur une durée d'un an. Le candidat souhaite prendre du temps et mettre cette mesure en place plus tard pour deux raisons. "D'abord, je veux être sûr de la charge que cela représente pour les chefs d'entreprise, a justifié l'ancien ministre de l'Économie ce vendredi 5 mai au micro de RTL. La deuxième, c'est qu'il faut aussi comprendre l'impact que cela aura sur nos concitoyens, psychologiquement", a-t-il poursuivi.
Afin de soulager les classes populaires et moyennes, Emmanuel Macron propose d'exonérer 80% des ménages français de la taxe d'habitation, qu'il considère comme un "impôt injuste", d'ici à 2020. Lorsque l'exonération sera effective pour la majorité des Français, un couple avec deux enfants n'aura plus cette charge fiscale à régler tant que son revenu sera inférieur à 5.000 euros par mois. "Le seuil sera fixé à 20.000 euros par an par part fiscale", précise un communiqué.
À payer chaque année par les propriétaires et les locataires pour leur résidence principale au 1er janvier, le montant de la taxe d'habitation est déterminé par la valeur locative brute du lieu imposé et par un taux multiplicateur décidé par la collectivité locale.
Emmanuel Macron transformerait l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en un "impôt sur la fortune immobilière" (IFI) qui ne reposerait plus que sur les seuls actifs immobiliers. "Personne ne subira de hausse d’impôt lors du remplacement de l’ISF par l’IFI", promet Emmanuel Macron sur la page de son mouvement. "La réforme allégera en moyenne de moitié la charge fiscale des contribuables assujettis à l’ISF", assure le candidat. Cela représente un manque à gagner de 2 milliards d'euros pour l’État - une somme calculée dans le cadrage budgétaire prévu par Emmanuel Macron, assure son équipe. "Il sera financé par les recettes du nouveau prélèvement forfaitaire sur les revenus du capital", justifie-t-on sur le site d'"En Marche !".
Marine Le Pen a, pour sa part, renoncé à modifier cet impôt. Payé par 342.000 foyers en 2015, l'impôt sur la fortune a rapporté à l'État 5,2 milliards d'euros pour cette année. Ces derniers mois, il a donné lieu à des passes d'armes vigoureuses entre les candidats à l'Elysée.
Emmanuel Macron veut mettre fin aux cotisations salariales et patronales et parvenir à termes à une protection sociale financée par l'impôt. Ainsi, le candidat prévoit d'augmenter de 1,7 point la contribution sociale généralisée (CSG), impôt qui participe au financement de la protection sociale. Cette hausse de la CSG ne concernerait pas les chômeurs et les petits retraités. Emmanuel Macron veut également rétablir les exonérations de cotisation sociales sur les heures supplémentaires.
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