Jean-Luc Mélenchon : "Un mélange de réalisme et d'emballement", selon Alba Ventura

Jean-Luc Mélenchon s'envole pour le Canada avec le cœur léger, en effet les derniers sondages le placent au coude à coude avec François Hollande. Tout cela est dû à un effet "balancier". Plus François Hollande est bas plus Jean-Luc Mélenchon est haut. Plus François Hollande penche à droite, plus Jean Luc Mélenchon apparaît à gauche. Bien sûr, il est servi par l'actualité, de la loi Travail aux Panama Papers , en passant par Nuit Debout, tout ça c'est du carburant pour lui. 

Et comme il est parti tôt en campagne, comme il refuse de participer à la primaire de gauche, il a réussi à se démarquer. Peut-il créer la surprise ? On n'en est pas encore là, d'ailleurs vous avez vu comme il est prudent. Il dit "je vais avoir 48 heures sur mon petit nuage mais je ne me laisserai pas prendre", comme si c'était trop beau pour être vrai. 

Je suis obligé de gérer ce personnage qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon modeste ? On a du mal à y croire. Jean-Luc Mélenchon ne savourerait pas cette revanche face à François Hollande son ancien ennemi du Parti socialiste ? Impossible. Pourtant, on sait qu'il y a aussi chez lui une forme de lucidité. Un mélange de réalisme et d'emballement. C'est ce qui fait tout "le personnage Mélenchon", au sens théâtral du terme. Un jour il nous a confié ; "Je suis obligé de gérer ce personnage qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon et qui n'est pas moi". C'est toujours très déconcertant d'entendre de telles phrases.

Mais, c'est Jean-Luc Mélenchon, cet homme fait d'outrances, de formules assassines, d'envolées, parfois empruntées à Georges Marchais dont il avait revu les cassettes pour sa campagne de 2012, qui peut se laisser griser. Et puis, derrière, un homme plus compliqué, sensible, avec de gros coups de mou ! Alors sans doute va-t-il rester un peu plus de 48 heures sur son petit nuage, mais rien n'est fait.   

La fragmentation des voix de gauche cause sa perte

À écouter aussi

Le choix info RTL

POLITIQUE - Comment Olivier Faure a réussi à s'imposer à gauche

27/05/2025 à 12:36 - 12m46s

Parce que, s'il existe effectivement une vraie gauche en France, qui va de Jean-Luc Mélenchon au NPA de Philippe Poutou en passant par la Lutte Ouvrière de Nathalie Arthaud et le Parti Communiste mais aussi par Cécile Duflot (une gauche qui pèse d'ailleurs plus que François Hollande quand on l'additionne), c'est aussi une gauche fragmentée. Une gauche qui ne peut pas s'allier, et qui donc ne peut pas passer au second tour. Par ailleurs, vous vous souvenez en 2012, Jean-Luc Mélenchon était en mission. 

Il pensait être le réceptacle de la jeunesse, des classes populaires, de la France périphérique. C'est finalement Marine le Pen qui a réussi à attirer une grande partie de ces électeurs-là. Certes à l'applaudimètre il fait un carton au Congrès de la CGT, il séduit les étudiants plus que la jeunesse, les militants de Nuit Debout, les bobos de la Région parisienne, mais  pas la France d'en bas. Aujourd'hui on pourrait dire que Jean-Luc Mélenchon  est une espèce de bonne conscience de gauche. 

À lire aussi

politique

"Un duel mortifère" : sur RTL, Tondelier appelle Mélenchon et Glucksmann à rejoindre une primaire de la gauche