C'est un chiffre qui tombe à pic pour Emmanuel Macron. Cela apporte de l'eau à son moulin. Car c'est précisément le sujet du moment, avec la loi "Asile et immigration" qui viendra en Conseil des ministres début février. Une loi pour réformer le droit d'asile, pour accélérer les procédures.
Une loi "et en même temps", comme on dit au gouvernement : accueil d'un côté, fermeté de l'autre. C'est une loi qui doit permettre d'accueillir dignement les étrangers qui ont vocation à rester en France, "et en même temps" qui doit permettre de renvoyer chez eux ceux qui n'ont pas vocation à rester.
En vérité, on se voile la face. Quand on passe le cap des 100.000 demandeurs d'asile, il faut arrêter de parler de "France Terre d'asile". Cela ne veut plus rien dire. Il faut arrêter avec cette bien-pensance qui consiste à croire que les gens sont à l'abri, alors qu'ils sont dans des bidonvilles ou dans des hôtels miteux où ils sont installés depuis plus de dix ans.
Alors oui, il y a un devoir d'accueillir décemment. Mais si ça n'est pas le cas, on ne peut pas accueillir. Je rappelle au passage que ça, ce sont les paroles que François Hollande avait prononcées en 2015 lors de sa déclaration au Musée de l'immigration.
Peut-on avoir un débat apaisé et productif sur un pareil sujet ? On a vu que la majorité était divisée. Pour la première fois on a vu des députés En Marche monter au créneau, notamment au moment où a été évoquée la circulaire destinée à recenser les étrangers dans les centres de rétention. Vous savez, il est compliqué d'avoir un débat serein sur ces sujets. C'est toujours très épidermique. Ceux qui le portent sont toujours fragilisés.
Ce qui est sûr c'est qu'Emmanuel Macron et Édouard Philippe n'auront pas trop de difficultés avec la droite. Christian Estrosi disait même que le Président allait plus loin que ce que son parti avait fait par le passé.
La gauche va certainement grincer très fort. Surtout, elle ne va pas se gêner pour rappeler qu'Emmanuel Macron a fait volte-face sur le sujet : il était très favorable à l'accueil des réfugiés lorsqu'Angela Merkel avait ouvert en grand les portes de l'Allemagne.
Quant à la majorité, le gouvernement emploie les grands moyens pour déminer. Surtout chez les novices, on va faire de l'explication de texte. On va leur délivrer le catéchisme en matière d'asile et d'immigration. On va leur montrer les sondages, qui rappellent les deux-tiers environ des Français réclament de la fermeté.
Plus largement, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb reçoit à tour de bras. Il a déjà vu une centaine de parlementaires Place Bauveau. Édouard Philippe va recevoir les associations. La semaine prochaine, Emmanuel Macron ira à Calais. Au gouvernement, cela s'appelle de la "co-construction". Tout est quadrillé, tout est fait pour faire redescendre l'exaspération. Ce sera un test.
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