La France a "éloigné 26.000 personnes l'an dernier", avec "une hausse de 14% des éloignements forcés" d'étrangers, a déclaré lundi 8 janvier à l'AFP le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en soulignant le caractère "exceptionnel" de la hausse de la demande d'asile en 2017. Les éloignements forcés d'étrangers ont ainsi atteint le nombre de "14.000 au cours des onze premiers mois de 2017", a-t-il affirmé, assurant que "le but demain, est de continuer à améliorer les conditions de retour, qu'il soit contraint ou volontaire".
Un peu plus de 100.000 personnes ont demandé l'asile l'an dernier, et seul un gros tiers des demandeurs a accédé au statut de réfugié, suscitant à droite des critiques de laxisme sur le peu d'expulsion des déboutés. "Nous assistons à une augmentation exceptionnelle" de la demande d'asile, intervenant "alors-même que la demande chute de près de moitié dans les pays européens", a affirmé Gérard Collomb.
Le ministre de l'Intérieur a souligné qu'"un certain nombre de pays qui avaient beaucoup accueilli ces dernières années sont en train de débouter beaucoup de personnes", notamment l'Allemagne avec 300.000 déboutées en deux ans, d'où la crainte d'un report vers la France. Gérard Collomb a plaidé pour "réformer notre droit d'asile", afin de l'aligner sur les pays voisins.
La réduction prévue à six mois de l'instruction des dossiers permettra de déterminer plus rapidement qui a droit à l'asile et "d'accentuer un effort d'intégration", aujourd'hui "notoirement insuffisant". Pour les autres, il s'agira d'"assurer dignement leur éloignement soit dans leur pays d'origine, soit dans un autre pays européen s'ils y sont déjà enregistrés". "Pour atteindre ces objectifs, la loi asile et immigration est indispensable", a ajouté Gérard Collomb.
Alors que des doutes se sont fait jour jusque dans les rangs de la majorité sur ce texte en préparation, "une concertation est bien évidemment nécessaire", a reconnu Gérard Collomb, qui a "engagé une discussion avec une centaine de parlementaires". De plus "nous poursuivons, avec le Premier ministre, une discussion avec les associations" qui doivent être reçues à Matignon jeudi 11 janvier.
Sur l'allongement de la durée de rétention, que le gouvernement souhaite doubler à 90 jours, Gérard Collomb s'est montré plus inflexible, en rappelant que "nous sommes le pays où les durées maximales sont les plus courtes de toute l'Union européenne". Quant à la circulaire sur le recensement dans les centres d'hébergement d'urgence, qui a provoqué une levée de boucliers des associations, "elle est d'ores et déjà appliquée", avec "beaucoup de discernement", a-t-il dit.
Le respect de la loi vaut aussi pour les reconduites
Gérard Collomb
"Cela permet aux personnes qui remplissent les critères de pouvoir être régularisées", a affirmé Gérard Collomb, qui s'est indigné de "situations insensées, avec des personnes "depuis quinze ans à l'hôtel" ou des réfugiés qui ont "vocation à trouver un logement".
Mais "le respect de la loi vaut aussi pour les reconduites" et ces centres "ne sauraient être le lieu où, quand vous n'avez plus le droit d'être sur le territoire, vous pouvez rester malgré tout".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte