C'est la première grande épreuve sociale pour le président de la République. C'est la première fois depuis le début du quinquennat que le rapport de force est aussi dur. Ce qui fait que c'est une épreuve très symbolique pour l'exécutif.
Mais vous savez, c'est aussi une bataille symbolique pour les grévistes. Les cheminots jouent gros aussi, même si aujourd'hui ce sont eux qui auront la main. Ce sont eux qui vont faire la démonstration de leur force, parce que leur grève sera organisée, massive. Elle sera visible. Elle sera paralysante. Ce sera la première fois qu'il y aura (en apparence seulement) un front syndical uni.
Au-delà des cheminots, la CGT joue gros. Parce que la SNCF, c'est l'un des derniers secteurs où la CGT est puissante. La centrale de Philippe Martinez espère qu'avec cette grève, elle va pouvoir entraîner une coalition des conflits avec les autres secteurs, comme l’énergie, le ramassage des ordures ou l'université.
Maintenant, le problème pour les syndicats de cheminots, ce n'est pas aujourd'hui ou demain. Le problème, c'est à partir de la semaine prochaine, quand les voyageurs ou les usagers vont se rendre compte que non seulement il y a grève deux jours sur cinq, mais que le trafic sera perturbé aussi en dehors des jours de grève.
Parce qu'on ne remet en pas en service des TGV en un claquement de doigt. Ce sont les cheminots eux-même qui le disent. Cela fait des grèves plus des perturbations : ça risque de faire beaucoup.
Le gouvernement mise sur l'exaspération des Français et l'idée que les gens vont détester voir leur pays bloqué quasi-quotidiennement. Mais pas seulement. Comme les cheminots, Emmanuel Macron et Édouard Philippe misent eux aussi sur une démonstration de force. La démonstration qu'il n'y a pas d'alternative, pas d'option à la réforme.
La démonstration que ce gouvernement ne reculera pas comme ont reculé les gouvernements précédents (même s'il a assoupli sa position, notamment en lâchant en partie sur les ordonnances, puis en disant qu'il y a encore du grain à moudre).
Mais l'exécutif veut faire de cette réforme de la SNCF la mère des batailles. "Ça durera ce que ça durera, on réformera", "Si on bute sur cette première grosse mobilisation on butera sur toutes les mobilisations" : voilà ce qui se disait lundi 2 avril au soir à Matignon.
L'enjeu est majeur pour le Président. Emmanuel Macron a toujours dit "J'ai deux ans pour mettre en chantier les réformes". Après vont s'enchaîner les élections, européennes en 2019, puis municipales en 2020. Et ce sera ensuite la course vers la présidentielle de 2022. Cela va faire un an, déjà, qu'il est installé à l'Élysée.
Ce qui veut dire qu'il ne lui reste plus qu'une année utile, une année de "pure réforme" en tout cas. Une année où il joue donc très très gros.
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