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2 min de lecture
Une manifestation de SUD-rail, le 12 mars 2018 à Paris
Crédit : AFP / GERARD JULIEN
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On est au début d’une épreuve de force. Donc Bruno Le Maire ne peut pas dire : "Tout est négociable". D'ailleurs, en face aussi on s'organise pour tenir bon.
Parce que cette grève des cheminots, très originale (de deux jours sur cinq), c'est pour ne pas perdre la totalité de leur salaire. Ils font une grève perlée pendant trois mois, mais sur la fiche de paye c'est seulement 30% de moins ! On peut dire que les cheminots ont de la suite dans les idées.
Mais au gouvernement aussi, parce qu'il y a beaucoup de symbolique dans ce rapport de force. D'abord parce que de nombreux dirigeants avant Macron et Philippe se sont cassés les dents. Beaucoup ont dit qu'ils tiendraient bon et ils n'ont pas réussi. Juppé en 1995, mais aussi Villepin et Balladur sur d'autres sujets que la SNCF.
Si Emmanuel Macron lâche, cela veut dire qu'il ne tiendra sur rien. À l'inverse s'il parvient à imposer sa réforme, alors il pourra revendiquer le statut du président-réformateur. Donc vous voyez, c'est comme une guerre de tranchée. Chacun est organisé pour tenir bon.
Vous savez, c'est l'opinion qui va décider. Cela va être une bataille d'opinion publique. Et l'opinion publique, ce sont tous ces gens qui vont essayer de prendre le train dans les prochaines semaines. Une opinion publique qui fait face à des sentiments partagés.
Ainsi 43% des Français sont opposés à la grève des cheminots, mais 34% les soutiennent (selon un sondage ELABE). Et puis - ce n'est pas franchement opposable - mais vous avez deux-tiers des sondés qui pensent que cette réforme de la compagnie ferroviaire va dans le bon sens, et la même proportion quasiment qui dit apprécier le travail des agents de la SNCF.
On a d'un côté des cheminots dont le pari est de pourrir la situation pour faire reculer le gouvernement, avec le risque de perturber les déplacements des usagers pendant les vacances de printemps et les ponts du mois de mai et d’apparaître comme des conservateurs ; et de l'autre côté, le gouvernement qui veut prouver qu'il ne cède pas à la pression, parce qu'il fait le pari que l'opinion est mûre pour réformer la SNCF.
Jusqu'à présent Emmanuel Macron est passé entre les gouttes. La mobilisation n'a jamais embrayé. Là il est face à une corporation organisée, qui sait faire grève. Toute la question est de savoir de quel côté l'opinion va basculer.
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