- 26m05s
2 min de lecture
"François Mitterrand était contre une loi sur l'euthanasie", assure Marie de Hennezel
REPLAY / INVITÉE RTL - La psychologue, spécialiste de la fin de vie, a accompagné l'ancien président de la République dans les dernières années de sa vie.
L'écrivain et psychologue, Marie de Hennezel
Crédit : JEAN AYISSI / AFP
À l'occasion de la sortie de la biographie de François Mitterrand écrite par l'ex-journaliste de la BBC Philip Short, Anne Pingeot, qui a partagé la vie de l'ancien président socialiste pendant plus de trente années, révèle que l'homme d'État aurait été, à sa demande, aidé à mourir par son médecin.
La mère de Mazarine fait une révélation inédite sur le 7 janvier 1996, jour où François Mitterrand, alors terrassé par son cancer et totalement isolé, commence à "délirer". Anne Pingeot, qui est seule avec lui, détaille les derniers instants en sa compagnie. "Je lui dis de ne pas se lever mais il ne me comprend plus". À 3h du matin, elle appelle le docteur Tarot qui le suit dans ses derniers jours, car un pacte les unit : "François lui avait demandé, quand mon cerveau sera atteint vous me liquidez, car je ne veux pas être dans cet état".
Il a dû pratiquer quelque chose de l'ordre de la sédation
Marie de Hennezel
"Ce sont des termes assez violents", commente la psychologue spécialiste de la fin de vie, Marie de Hennezel. Elle a notamment accompagné l'ancien président de la République dans ses dernières années. "Je connais le Dr Tarot. Je pense que dans un contrat de non-abandon avec François Mitterrand, il a fait ce qu'il fallait pour le soulager. Il a dû pratiquer quelque chose de l'ordre de la sédation". La psychologue doute cependant de l'utilisation du terme "liquider", que François Mitterrand n'avait "jamais utilisé" avec elle.
Je lui ai dit que le jour où il voudrait partir, il pourrait lâcher prise
Marie de Hennezel
Marie de Hennezel ajoute qu'elle a beaucoup parlé avec l'ex-chef de l'État sur les manières de mourir. "Je lui ai dit que le jour où il voudrait partir, il pourrait lâcher prise". Et de préciser que François Mitterrand était "contre une loi sur l'euthanasie pour des raisons de dérive" mais qu'il était "pour le non-acharnement thérapeutique".
