François Hollande regrette le manque de "dignité" de François Fillon
Le chef de l'État a réagi aux accusations portées par François Fillon contre l'Élysée lors de son passage dans "L'Émission politique" jeudi 23 mars.
Invité dans "L'Émission politique" de France 2 jeudi 23 mars, François Fillon y a évoqué l'existence d'un "cabinet noir" à l'Élysée, chargé d'orchestrer des affaires concernant les opposants, lui en tête. Le candidat de la droite à la présidentielle appuyait ses propos sur un livre paru le jour même, Bienvenue Place Beauvau... Les secrets inavouables d'un quinquennat, dont il aurait lu les bonnes feuilles et qui détaillerait le fonctionnement de ce cabinet noir.
Mis en examen la semaine dernière, notamment pour détournement de fonds publics et recel et complicité d'abus de biens sociaux après des soupçons d'emplois fictifs dans sa famille, François Fillon a dénoncé jeudi soir sur France 2 un "scandale d'Etat".
Interrogé vendredi par Franceinfo, François Hollande a tenu à répondre à l'ancien Premier ministre. "Tout est clair ici, et ce qui n'est pas clair c'est ce que François Fillon doit justifier auprès de la justice", a-t-il déclaré. "Je ne veux pas rentrer dans le débat électoral, je ne suis pas candidat. Mais il y a une dignité, une responsabilité à respecter. Je pense que Monsieur Fillon est au-delà, en deça", a-t-il ajouté.
"Un trouble insupportable" à la campagne
Pour François Hollande, "il n'y a pas de cabinet noir à l'Élysée. Il y a un cabinet qui travaille mais nous n'avons pas à nous mêler des affaires et ma position a toujours été l'indépendance de la justice, le respect de la présomption d'innocence, et ne jamais interférer. C'est très différent de mes prédécesseurs". L'un des auteurs du livre en question, Didier Hassoux, avait démenti hier soir les propos de François Fillon, estimant qu'il n'était à aucun moment question dans l'ouvrage de l'existence d'un "cabinet noir" au service de l'Élysée.
François Hollande a également assuré n'avoir été "informé" des affaires concernant l'ancien Premier ministre que "par la presse" et juge que les propos de François Fillon apportent "un trouble insupportable" à la campagne présidentielle. Il a aussi assuré que "le seul scandale ne concerne pas l'Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice".
