À peine quatre semaines qu'ils sont ensemble, et la vaisselle vole déjà ! Mardi 13 juin, le premier ministre Édouard Philippe a recadré son ministre de la Justice François Bayrou, qui lui a aussitôt répondu. Cela commence fort. C'est la première fois qu'un ministre répond au chef du gouvernement. Faut-il rappeler que parler après le premier ministre, ça ne se fait pas ? Petit retour sur le contexte. François Bayrou est accusé d'avoir fait pression sur des journalistes qui enquêtaient sur une affaire d'assistants parlementaires du MoDem. François Bayrou a carrément décroché son téléphone pour se plaindre de la manière dont les journalistes ont travaillé, en expliquant que "ce n'était pas le ministre Bayrou qui appelait, mais le citoyen Bayrou".
Édouard Philippe, interrogé dans les médias, a expliqué que "lorsqu'on est ministre, on ne peut plus réagir comme un simple citoyen, on a un devoir d'exemplarité". Ce qui est juste une évidence. Réponse du tac au tac de François Bayrou : "Chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire, je le dirai". Autrement dit : "Je fais ce que je veux, que cela plaise ou non, et je continuerai !".
Voyez-vous, il est "incroyable" de susciter une telle affaire au moment même où vous présentez un grand texte sur la moralisation de la vie politique, puisque c'est ce mercredi 14 juin que le projet de loi de François Bayrou est présenté en Conseil des ministres. Autrement dit, voilà François Bayrou, ministre de la Justice, en plein conflit d'intérêt avec le citoyen Bayrou, qui va présenter une loi de moralisation censée éviter les conflits d'intérêt. C'est ahurissant, non !
Ce n'est pas la première fois que François Bayrou n'en fait qu'à sa tête. Souvenez-vous de sa grosse colère au moment des investitures : il estimait avoir été lésé, et il a obtenu gain de cause. François Bayrou considère d'une certaine façon qu'Emmanuel Macron lui doit sa victoire. Et à partir de là, il pense qu'il a des droits sur cette présidence. Il se voit comme un vice-président, ou en tout cas il considère qu'il est un peu à l'Élysée par procuration. Il estime que le premier ministre n'a pas autorité sur lui, qu'il n'a pas de compte à lui rendre. En fait, il a décrété qu'il était hors cadre.
Cela peut-il tenir ? On va le savoir assez vite. C'est au Président Macron de "jouer". Le Premier ministre a fait ce qu'il avait à faire. L'épée de Damoclès est au-dessus d'Emmanuel Macron maintenant. Le chef de l'État qui a sans doute en tête la majorité absolue qu'il est en passe de remporter sans l'aide du MoDem de François Bayrou. Alors soit il renvoie les deux hommes dos à dos - il fait du Hollande, il fragilise son premier ministre -, soit il est Jupiter et il recadre son ministre de la Justice. Ce sera le premier test d'autorité politique de Jupiter.
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