La fin du travail : c'était l'un des thèmes du débat de l'entre-deux tours de la primaire de la gauche mercredi 25 janvier. Pour Benoît Hamon, la technologie et ses progrès vont faire disparaître une partie importante du travail dans nos sociétés. Il s'appuie sur des études récentes, assez alarmistes, qui pronostiquent la disparition des caissières, au profit des scanners individuels, des conseillers bancaires, et même des avocats, au profit des ordinateurs dotés d'intelligence artificielle. Il en tire argument pour mettre en place un revenu universel, afin de parer aux effets du chômage technologique. Manuel Valls au contraire, est convaincu que le travail ne va pas disparaître, et milite pour développer les emplois.
À s'en tenir aux chiffres, on peut les départager. Si on regarde l'évolution du nombre d'emplois, on observe qu'on est au record partout, et qu'il n'y a aucune tendance à la diminution du nombre de poste de travail. Il n'y a jamais eu autant de Terriens au travail. Quelques exemples. Aux États-unis, il y a 148 millions d'actifs au travail ; ils n'étaient que 70 millions en 1960. Depuis un demi-siècle, l'emploi américain a donc progressé de 110%.
En Chine, 800 millions d'actifs sont occupés aujourd'hui ; ils n'était que 260 millions en 1960 (+200%). Au Royaume-Uni, l'emploi a progressé de 29% sur la même période. En France, la progression est de 35% sur la même période. Il n'y a guère que l'Allemagne qui n'a vu une progression que de 13%. Mais tous ces pays sont au record de l'emploi de tous les temps.
Le revenu universel serait non pas une réponse à la fin du travail, mais la cause de la fin du travail
François Lenglet
En France, les quinze dernières années ont été stables. Il faut d'ailleurs noter que cette stabilité est un problème français, qui s'explique pour des raisons françaises. En tirer argument pour crier à la fin du travail, ce n'est pas sérieux. Il suffit de franchir la frontière pour que ce soit la fin de la fin du travail.
Certains experts nous expliquent que l'intelligence artificielle constitue une rupture qui va mettre l'homme au rencart. Soyons sérieux ! Personne ne peux prévoir cela. On constate d'ailleurs qu'on y a cru à plusieurs reprises dans l'Histoire, et qu'on s'est toujours trompé. Lorsqu'on invente les premiers métiers à tisser, au début du XIXe siècle, ou cent ans plus tard, avec l'électricité et l'automobile, c'est la même crainte. L'inventivité humaine, sans limite, a su trouver de nouvelles activités. Ce sont sont les emplois qui disparaissent à cause de la technologie, mais pas le travail. Autrement dit, il faut former les gens pour qu'ils aillent des emplois qui disparaissent à ceux qui apparaissent. C'est ce que dit Valls.
Tout le problème, c'est la transition. L'invention du métier à tisser est une excellente nouvelle pour toute la société, pour ceux qui vont le faire fonctionner, car ils seront payés bien davantage que les tisserands d'avant. Mais c'est une très mauvaise nouvelle pour les victimes directes. Le problème pourtant du revenu universel, c'est qu'il est tellement coûteux qu'il faudrait prélever en impôts des sommes considérables pour le financer, en particulier sur les entreprises. Le risque, c'est alors de détruire des emplois. Le revenu universel serait alors non pas une réponse à la fin du travail, mais la cause de la fin du travail.
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