La tenue d'un simple meeting politique a réussi à faire
spéculer toute la classe politique. Emmanuel Macron prendra la parole, ce mardi
12 juillet, à la Mutualité à Paris. Ce discours sera son premier en tant que le chef du parti "En Marche !". Les paris sont
donc lancés pour savoir si le ministre de l'Économie va démissionner du
gouvernement et se lancer dans la course à la présidentielle 2017.
Julien Dray, proche de François Hollande, prend le pari qu'Emmanuel Macron ne sera pas candidat à la présidentielle. "Nous sommes un certain nombre à tout faire pour que François
Hollande soit candidat. Parce que je pense que le quinquennat est loin de la
caricature qu'on entend. Il faut qu'il y ait un débat, une explication,
peut-être une clarification nécessaire mais celui qui est le mieux à même de
représenter un projet progressiste, c'est François Hollande",
explique-t-il.
L'ancien conseiller économique mise, lui, tout sur le teasing ou l'art d'éveiller la curiosité et d'attirer l'attention de ces interlocuteurs sans jamais dévoiler son jeu. En maintenant le flou sur ses projets, il peut ainsi se positionner vis-à-vis des militants de droite, et plus particulièrement auprès des sympathisants d'Alain Juppé, mais aussi des socialistes. Cependant, cette méthode semble montrer ses limites et susciter des critiques, surtout au sein du Parti socialiste. Selon le député Luc Carvounas, proche de Manuel Valls, Emmanuel Macron est "un ministre de l'Économie qui semble mettre beaucoup d'énergie dans son mouvement politique".
Cette ligne floue, Emmanuel Macron la
cultive. Et pour créer "l'événement" autour de ce meeting qui a lieu
deux jours avant la fête nationale, le ministre de l'Économie a tenu à démentir
les rumeurs concernant sa possible démission. Dans les colonnes de Ouest-France le 10 juillet dernier, il déclare : "On est à un moment de la vie gouvernementale
qui est intense, brutal. Prendre ses responsabilités, c’est défendre à plein
les mesures qui sont prises et ne pas mettre de bordel additionnel. Je ne veux
pas quitter le bateau à un moment où c’est difficile !".
Mais Emmanuel Macron excelle dans l'emploi des petites
phrases qui viennent faire douter ses interlocuteurs. Le même jour, le protégé
de François Hollande explique au Journal du Dimanche : "Je ne concours
pas pour le maillot à pois ou le maillot blanc, ni pour le maillot vert. Quand
on fait du vélo, c'est le maillot jaune… Vous connaissez beaucoup de coureurs
qui commencent le Tour en disant qu'ils veulent le maillot blanc ?".
Emmanuel Macron s'est rendu au Club Bourbon, le 28 juin
dernier et en a profité pour revenir sur sa relation avec François Hollande. Il assure avoir "toujours assumé le décalage" avec le chef de l'État.
Tout ceci "en toute loyauté". Il ajoute ne pas faire partie de
"celles et ceux qui soutiennent le Président en espérant sa
faillite". Un peu plus tard, il contrebalance ses propos en indiquant
qu'il n'a pas vocation à soutenir François Hollande. "Ces choses ne
marchent pas. Si j'avais voulu ça, je serai devenu son directeur de
campagne", ajoute-t-il.
Invité au micro de RTL le 17 juin, le ministre de l'Économie souligne qu'il n'est "ni Coluche ni Brutus" mais
souhaitait qu'on lui pose davantage la question "en tant que ministre au sein du gouvernement". Il est aussi "convaincu que l'offre politique
française aujourd'hui ne permet plus de répondre aux problèmes du pays parce
que les questions fondamentales du pays sont le rapport au travail, les
injustices, la société ouverte et l'Europe".
Mais selon Marianne, ce jeu pourrait être fatal à Emmanuel Macron. "Le ministre de l'Économie semble plus que jamais décidé à sortir de l'ambiguïté de sa position : ministre de Hollande tout en étant critique du bilan du président de la République. Un pied dehors, un pied dedans", explique le journal. Un de ses plus proches, cité dans le quotidien, confirme que "son image s'est dégradée notamment à cause de cette attitude ambiguë à l'égard de ses véritables intentions. Ces derniers mois, il a multiplié les pas en avant, et les demi-pas en arrière. C'est maintenant ou jamais !"
Des proches du ministre "tablent sur un afflux des fonds, une fois que la situation sera clarifiée", explique Challenges. Christian Dargnat, le président de l'association de financement du parti, indique au magazine qu'un certain nombre de donateurs potentiels sont "irrités de voir le ministre de l'Économie rester dans l'équipe Valls-Hollande".
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