Après un rendez-vous manqué sur France 2, avec le désistement de dernière minute de Marine Le Pen pour l'émission Des paroles et des actes, les trois principaux candidats dans la super-région Nord-Pas-de-Calais-Picardie se sont affrontés pour la première fois à un mois du premier tour. Dans les locaux de La Voix du Nord à Lille, la première joute verbale entre Pierre de Saintignon, Xavier Bertrand et Marine Le Pen a laissé entrevoir les principaux thèmes sur lesquels les candidats s'affronteront avant le premier tour des élections, le 6 décembre prochain.
La crise des migrants à Calais est logiquement au premier plan de cette campagne électorale. Et c'est sans surprise Marine Le Pen qui tape le plus fort sur le sujet. Pour la présidente du Front national, la solution est simple : il faut couper les subventions adressées aux associations qui viennent en aide aux 6.000 migrants qui s'entassent à Calais dans des conditions sanitaires extrêmement précaires. "Le nombre de migrants a été multiplié par deux en trois semaines ! Arrêtons au moins de mettre en place les conditions à venir s’installer", tonne-t-elle.
Après avoir souligné le travail de la maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), Xavier Bertrand s'est prononcé en faveur d'une intervention de l'armée. Pour le maire de Saint-Quentin (Aisne), les militaires sont les seuls à pouvoir "sécuriser les lieux" et "“assurer la sécurité des Calaisiens". "C'est prendre le risque qu'elle tire ! ", s'exclame Marine Le Pen quand Pierre de Saintignon trouve la proposition simplement "absurde". le candidat socialiste répète qu'il faut accueillir les réfugiés de façon "inconditionnelle" et reconduire les migrants économiques à la frontière "avec humanité".
Xavier Bertrand est le seul des trois candidats à avoir délocalisé le problème de Calais en rejetant la responsabilité de la crise sur les autorités anglaises. Selon lui, la pression migratoire ne pourra pas se résorber tant que les Britanniques permettront aux migrants de travailler sans papier. Pierre de Saintignon fait remarquer quant à lui que c'est un gouvernement de droite qui avait fixé le poste frontière franco-britannique à Calais en signant les accords du Touquet que dénonce le candidat des Républicains.
Dans une région frappée par un taux de 12,5% de chômage, sensiblement supérieur à la moyenne nationale (10,3%), l'emploi s'est imposé comme le second thème central des élections régionales. Xavier Bertrand fait la promesse la plus séduisante sur ce terrain : il promet un emploi pour 60.000 chômeurs alors qu'il estime que deux fois plus d'offres ne sont pas pourvus dans la région. L'ancien ministre du travail reprend ici les propos du président du groupe de droite au Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, Philippe Rapeneau, qui avait joué sur les mots en transformant une enquête sur "les intentions d'embauches" des entreprises régionales en "emplois non-pourvus".
Marine Le Pen se contente de décliner le discours national du FN sur la "préférence nationale" à l'échelle locale. Au nom du "patriotisme économique", la candidate FN veut "permettre aux entreprises locales de pouvoir accéder aux marchés publics". Un aveu d'incompétence pour Pierre de Saintignon puisque le vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais avance que 97% des contrats de la région sont déjà passés avec des entreprises locales.
Le candidat socialiste a défendu son bilan en matière d'embauche en souhaitant étendre le dispositif "proche emploi". Un projet qui vise à mettre 551 chefs d'entreprises désireux d'embaucher avec des chômeurs. Un dispositif auquel se greffe les emplois Direct jeunes (DJ) destinés aux jeunes des quartiers défavorisés.
Ce dernier, qui n'a "jamais été candidat à un mandat national", a mis en avant son ancrage local et sa carrière au Conseil régional pour dénoncer les ambitions nationales des deux autres candidats. Xavier Bertrand s'est expliqué en avançant qu'il comptait se présenter à la primaire des Républicains pour défendre ses idées. En déclarant qu'il ne se faisait pas d'illusion sur les chances de sa candidature, le maire de Saint-Quentin a affirmé qu'il resterait à la tête du Conseil régional jusqu'à la fin de son mandat s'il était élu.
La question n'a pas embarrassé Marine Le Pen. La président du Front national affiche sans complexe ses ambitions présidentielles et affirme que ses électeurs en Nord-Pas-de-Calais-Picardie souhaiteraient aussi la voir à l'Élysée en 2017.
Les trois candidats ont tour à tour encensé les vertus du Canal Seine-Nord pour le bien-être économique de la région, dont la première tranche devrait être mise en chantier en 2017. La présidente du Front national a cependant fait remarquer que seul le tronçon central du futur canal est financé pour le moment - dont 42% par des subventions européennes - et qu'il faudrait attendre son achèvement avant d'en tirer de vrais bénéfices.
Ses adversaires n'ont pas manqué de faire remarquer que Marine Le Pen n'a pas systématiquement soutenu le projet au Parlement européen en tant qu'eurodéputée française. Malgré les démentis de la présidente du Front national, les relevés des délibérations sur le canal prouve qu'elle n'a pas toujours voté en faveur du projet (en espagnol) alors qu'elle était présente à Strasbourg.
Les candidats à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie sont : Xavier Bertrand, tête de liste Les Républicains - UDI - MoDem ; Marine Le Pen, tête de liste Front national ; Pierre de Saintignon, tête de liste du PArti socialiste ; Sandrine Rousseau, tête de liste EELV - Parti de Gauche - Nouvelle Donne ; Sylvain Blondel, tête de liste Nous Citoyens ; Jean-Philippe Tanguy, tête de liste Debout la France ; Fabien Roussel, tête de liste Parti communiste ; Éric Pecqueur, tête de liste Lutte ouvrière.
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