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Élections départementales 2015 : "Un jeu politique qui perd tout le monde en route", dit Alba Ventura

REPLAY / ÉDITO - Les prochaines élections départementales ne passionnent pas les foules. Un tiers des Français ne sait pas que l'on vote dans moins de trois semaines.

Alba Ventura
Crédit : Alba Ventura
Départementales 2015 : "Un jeu politique qui perd tout le monde en route", dit Alba Ventura
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Départementales 2015 : "Un jeu politique qui perd tout le monde en route", dit Alba Ventura
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Les élections départementales auront lieu les 22 et 29 mars prochains. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles n’intéressent pas beaucoup. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd'hui en France(*) publié lundi 2 mars, on apprend qu'un Français sur trois ne sait même pas que l'on vote dans moins de trois semaines. C'est même un sur deux chez les jeunes.

Il n'y a vraiment rien de surprenant. Il faut quand même avoir fait Sciences Po et l'Ena pour savoir pourquoi on vote à ces élections départementales (on exagère à peine !). On a tout fait pour perdre les gens en route.

Tout ça pour ça

Il y a six mois, le big-bang territorial nous annonçait purement et simplement la suppression des départements (c'était dans la loi). Trois mois plus tard, le gouvernement disait : "On supprime les départements là où il y aura des métropoles, mais on les maintient dans les territoires ruraux". Au final, aucun département ne sera rayé de la carte. Tout ça pour ça !

Leurs compétences devraient être à peu près identiques à celles d'aujourd'hui, alors qu'il était question de transférer plusieurs compétences aux régions. À ce propos - c'est le meilleur de l'histoire : on va voter dans trois semaines sans connaître exactement les futures compétences des départements, puisque la loi ne sera adoptée que cet été. On marche sur la tête.

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Sans compter que l'on a changé le nom de ce scrutin. Avant, on parlait des "cantonales". Maintenant, il faut dire "départementales". On nous a dit qu'il y aurait moins d'élus ; il y en aura plus. On nous a dit qu'il y aurait plus de femmes. C'est vrai que l'on vote pour un binôme (un homme, une femme), mais seront-elles à la tête des exécutifs départementaux ? Est-ce qu'on va faire des économies ? Pas vraiment.


Au mieux les Français s'interrogent, au pire ils s'en fichent.

On a éloigné l'électeur de l'élu

C'est pour toutes ces raisons que les sondages prédisent une abstention importante. C'est un scrutin généralement boudé par les Français. Aux dernières cantonales, on était à plus de 50% d'abstention. Il faut dire que c'était la première fois depuis 1994 que ces cantonales n'étaient pas couplées avec une autre élection. Auparavant, on pouvait avoir des cantonales avec des régionales. Disons que les cantonales "toutes seules" n'attirent pas les foules.
 
Si vous ajoutez à cela  le redécoupage (voulu par la gauche) qui a fait grossir la taille des  cantons, on se retrouve, par exemple, à la campagne avec des cantons à plus de 20.000 habitants là où il y avait 3.000 habitants. C'est comme si quatre anciens cantons avaient été réunis pour n'en faire qu'un.

On politise un scrutin en oubliant de dire aux gens l'essentiel : en quoi cela peut leur être utile

Alba Ventura

En milieu rural, cela a son importance. C'est là que le conseiller général était le plus reconnu, alors qu'en ville on connait assez peu son conseiller général (désormais conseiller départemental). Tout cela a éloigné l'électeur de l'élu.

C'est pourtant une élection très "politique". C'est justement le problème. On vous parle des départementales pour parler uniquement d'enjeux politiques. Cela devient "politicien". On réduit cela à un scrutin pro-Le Pen ou à une élection qui va voir 500 cantons PS disparaître de la carte.
On politise un scrutin en oubliant de dire aux gens l'essentiel : en quoi cela peut leur être utile. Le département (même si les compétences ne sont pas tout a fait définies), c'est la gestion des collèges, de la solidarité (le RSA, le handicap, la vieillesse...), de la voirie. C'est la vie quotidienne des Français.
 
Au lieu de cela, on assiste à un jeu politique qui perd tout le monde en route et qui incite à ne pas aller voter : un gouvernement qui se débat avec ses "frondeurs", l'UMP qui se perd dans ses guerres intestines, et le FN qui multiplie les candidats sulfureux.

Demandez vous après ça pourquoi un jeune sur deux n'est pas intéressé par ces élections ?

(*)Sondage Odoxa réalisé les 26 et 27 févier auprès d'un échantillon de 807 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus inscrite sur les listes électorales (méthode des quotas). 

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