La division de la gauche a pesé lourd dans les résultats du premier tour des élections départementales. C'est pour cette raison que le parti socialiste a appelé sur tous les tons au "rassemblement" de la gauche. Est-ce que cela peut marcher pour le 29 mars ?
Vous n'avez pas vu la belle affiche, jeudi 26 mars au soir, à Bondy en Seine-Saint-Denis ? C'était "Tous ensemble ! Tous ensemble !". Il y avait Claude Bartolone, le président socialiste de l'Assemblée nationale (qui sera d'ailleurs l'invité de Jean-Michel Aphatie tout à l'heure), Pierre Laurent, le patron des communistes, et Emmanuelle Cosse, la patronne des Verts.
François Hollande en a rêvé : les départementales l'ont fait. Oui, sauf que si la gauche a un petit espoir de conserver la Seine-Saint-Denis, il faut rappeler que sur les 524 cantons où elle a été balayée dès le premier tour, la division lui en a fait perdre 256. Plus de la moitié.
Alors cette belle affiche de l'union de la gauche fait forcément sourire. Il ne faut pas se leurrer. Le rassemblement au second tour, ce n'est pas un rassemblement, ce sont des intérêts bien compris. C'est de l'opportunisme politique.
La gauche unie serait donc une illusion. Comment voulez-vous qu'ils se rassemblent lorsque eux-mêmes, à l'intérieur de leurs partis, sont désunis ? Au Front de gauche, entre le parti de gauche de Jean-Luc Mélennhon et les communistes, c'est la guerre. Chez les Verts, entre Cécile Duflot et les autres, on est au bord de la scission. Même au PS, il y a une rupture entre les socialistes et les "frondeurs". Il y a des divorces à tous les étages.
À droite, les leaders se détestent. Ils peuvent se faire les pires coups tordus. Mais on le voit le temps d'une élection : on sait ranger les couteaux. La droite s'est rassemblée dans environ 1.300 cantons ; la gauche, dans à peine 430. À gauche, c'est la zizanie !
Impossible union de la gauche ? Aux prochaines échéances (les régionales de décembre prochain), ils n'auront pas le choix, ou alors il seront rayés définitivement de la carte. Le tripartisme c'est très simple : c'est le troisième qui sort.
Pour la présidentielle de 2017, l'union de la gauche est possible si François Hollande change de premier ministre et de politique. Si on a bien compris, ce n'est pas prévu comme ça. On ne voit donc pas comment la gauche disons "radicale" (et aussi archaïque) peut se rabibocher avec la gauche dite "réformiste", celle qui gouverne. Ce sont deux planètes différentes. Franchement, on ne voit pas comment après, avoir fait sortir Montebourg et Hamon, on peut faire cohabiter Macron et Duflot.
L'union de la gauche, c'est un mirage. D'ailleurs on peut se demander si l'Élysée cherche vraiment à faire l'union. On a plutôt le sentiment que l'on cherche surtout à empêcher d'autres candidatures, à éviter de se retrouver comme Lionel Jospin en 2002 avec une candidature Taubira ou Chevènement.
On ne voit donc pas comment la gauche 'radicale' peut se rabibocher avec la gauche 'réformiste'
Alba Ventura
Comme le dit un ministre : "Maintenant, il faut attendre que ça explose", c'est-à-dire chez les écolos et entre les communistes et amis de Jean-Luc Mélenchon. "Ceux qui ont une culture de gouvernement nous accompagneront". Sous-entendu : tous les autres, et notamment ceux qui se voient comme de potentiels candidats de gauche pour 2017, vont se retrouver bien affaiblis et, on l'espère, inaudibles.
L'idée, vous l'avez compris, c'est d'entretenir une mystique de la gauche rassemblée. On peut bien fumer le cigare, comme Manuel Valls dimanche dernier, on est loin du calumet de la paix.
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