Des cris de chèvre dans l'Assemblée. La scène était surréaliste mais a bien eu lieu. Jeudi 3 août, la députée La République En Marche Alice Thourot prend la parole lors des débats sur le projet de loi pour la confiance dans la vie publique. Elle défendait notamment la suppression de la réserve parlementaire. Alors qu'elle est en train de s'exprimer, des cris de chèvre ont été entendus dans l'hémicycle. Le député de la majorité, Olivier Damaisin, s'est indigné sur Twitter : "Scandaleux pendant l'intervention de ma collègue Alice Thourot un 'Républicain' imite la chèvre, une honte !", écrit-il.
Le chef du groupe de La République En Marche, Richard Ferrand a dénoncé un acte "honteux" et misogyne", et "appelle à une sanction", dans L'Obs. Olivier Damaisin ajoute : "Heureusement que Alice Thourot n'a rien entendu, elle ne l'aurait pas laissé passer ! J'espère que cet incident très grave sera abordé lors de la prochaine réunion des présidents de groupe". Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a posté un message sur Twitter dans lequel il écrit qu'une "telle attitude est inadmissible. Nous cherchons à identifier l'auteur et il sera sanctionné".
Dans le règlement de l'Assemblée nationale, il est précisé dans l'article 70 que toutes personnes se livrant "à une mise en cause personnelle, qui interpelle un autre député ou qui adresse à un ou plusieurs de ses collègues des injures, provocations ou menaces" ou qui "s’est rendu coupable d’outrages ou de provocations envers l’Assemblée ou son Président" seront soumis à des "peines disciplinaires". L'article 73 précise que "le rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal emporte de droit à la privation, pendant un mois, du quart de l'indemnité parlementaire allouée au député".
En 2015, le député UMP, Julien Aubert a été sanctionné pour avoir insisté et tenu à appeler Sandrine Mazetier "Madame le président". Il avait déposé un recours en justice afin de contester cette décision mais cette dernière a été confirmée par le bureau de l'Assemblée nationale. L'élu avait reçu un rappel à l'ordre dans l'hémicycle ainsi que la privation d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit 1.378 euros, expliquait à l'époque Le HuffPost.
Situation similaire en 2013. le député ex-UMP Philippe Le Ray avait imité le cri d'une poule pendant l'intervention de la députée écologiste Véronique Massoneau. Sur CNews, elle expliquait que "ce député aurait mieux fait de se taire. Je pense qu'il était éméché. Mais ce n'est pas parce qu'il était éméché, qu'il était sexiste. Il l'est profondément. En séance de nuit, de temps en temps, on a une buvette. On peut y boire de l'au et du thé. Ça dépend de ce que vous choisissez". Comme le rappelle Le Lab, l’élu de droite avait été sanctionné à l’unanimité par les présidents de groupe et privé d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois".
Il y a toujours eu des incidents à caractère sexistes à l'Assemblée nationale
Fatima El Ouasdi, présidente-fondatrice de l'association Politiquelles
"Quelles que soient les majorités, il y a toujours eu des incidents à caractère sexistes à l'Assemblée nationale. Ce sont des anciennes pratiques qui résultent de joutes verbales parlementaires. Malgré le renouvellement des députés avec les élections législatives, ces problèmes persistent, explique à RTL.fr Fatima El Ouasdi, présidente-fondatrice de l'association Politiquelles.
Une enquête doit être menée et l'auteur de ces cris doit être retrouvé pour qu'il soit sanctionné. Nous appelons à la vigilance de la part du président de l'Assemblée, mais aussi des présidents de groupe". Pour l'instant, le député à l'origine de ces cris reste inconnu, mais pour l'élu REM Olivier Damaisin cela venait du côté des Républicains.
Auteure d'un rapport sur la parité à l'Assemblée nationale en collaboration avex Wax Science, Fatima El Ouasdi observe que "le problème chez Les Républicains est qu'ils n'ont pas présenté beaucoup de femmes lors des élections législatives. Et lorsque c'était le cas, elles étaient candidates dans des circonscriptions perdables. Certaines mauvaises habitudes restent. Mais cela n'est pas systémique aux Républicains, mais plutôt à toute la classe politique".
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