Le conflit Apple-FBI s'exporte en France. Dans le cadre du projet de loi contre le crime organisé et le terrorisme, l'Assemblée nationale a adopté début mars un amendement contraignant les fabricants de téléphone à déchiffrer leurs appareils sur demande de la justice. L'auteur de cette mesure, le député parisien Philippe Goujon (LR), s'explique au micro de RTL : "Il y a maintenant dans notre dispositif répressif la possibilité d'obliger les constructeurs à coopérer, (...) notamment pour intercepter des conversations entre terroristes qui vont commettre un attentat".
Pour le maire du XVe arrondissement de la capitale, cet amendement se justifie d'autant plus qu'il permettra, s'il est aussi adopté par le Sénat, de faire avancer certaines enquêtes antiterroristes actuellement en cours. "Le parquet de Paris dispose d'une dizaine de portables qu'on n'arrive pas à décrypter, notamment celui de Sid Ahmed Ghlam (arrêté pour l'attentat déjoué à Villejuif, ndlr)", affirme Philippe Goujon.
En obligeant les constructeurs à déchiffrer leurs produits, ce que Apple refuse de faire avec son iPhone aux États-Unis, le problème de la confidentialité des données de tout un chacun se pose. "Auparavant, Apple acceptait de coopérer avec la justice. Depuis l'affaire Snowden, pour des raisons de protection des libertés qu'on peut comprendre, les constructeurs ne collaborent plus. Le problème, c'est que les autorités sont démunies", explique l'élu parisien.
Mais alors que l'administration américaine et les parlementaires français ne cessent de faire pression pour pouvoir déchiffrer ces téléphones, les constructeurs viennent en quelque sorte de recevoir un soutien inattendu. Le Parisien révèle qu'une note du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale s'inquiète d'une potentielle entrée en vigueur de cet amendement. Cet organe rattaché à Matignon craint qu'une telle brèche de sécurité ne provoque non seulement de mauvaises répercussions économiques, avec des risques d'espionnage informatique, mais aussi des problèmes de sécurité nationale.
Philippe Goujon affirme ne pas avoir eu connaissance de cette note au moment de proposer son amendement. Il assure même que le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, souhait "aller plus loin" en voulant que cette mesure "concerne l'ensemble des crimes et des délits" et pas seulement aux crimes terroristes. Malgré tout, le député parisien estime qu'il est "absolument indispensable de disposer de toutes les armes technologiques pour lutter contre le terrorisme".
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