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Thierry Lepaon est à la tête de la CGT depuis le 22 mars 2013 (archives).
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP
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Dans la tourmente depuis des révélations sur son train de vie, le numéro de la CGT Thierry Lepaon sera bientôt fixé sur son sort. La direction se réunit mardi et mercredi pour débattre de sa situation.
Au terme de ces deux jours, les 56 membres de la Commission exécutive (direction élargie) devront s'accorder sur des propositions de sortie de crise, qui seront soumises le 13 janvier au Comité confédéral national (CCN), le "parlement" de la CGT.
Cette dernière instance, qui regroupe les numéros un des 33 fédérations et des 96 unions départementales, est la seule habilitée à révoquer le secrétaire général.
Le rendez-vous de mardi et mercredi promet des débats animés à l'issue incertaine : faut-il proposer le départ du secrétaire général, son maintien avec un bureau confédéral (direction resserrée) remanié, la démission de tout le bureau?
Pressé de démissionner par de nombreuses fédérations de la centrale, Thierry Lepaon s'est donné le temps de la réflexion jusqu'à la réunion de la Commission exécutive. Il a profité de ce sursis pour lancer, avant les fêtes, une offensive médiatique pour rester à la tête de la CGT. "Je ne serai pas le rat qui quitte le navire", a-t-il clamé.
Pour sa défense, Thierry Lepaon rejette la responsabilité sur d'autres membres de la centrale qui veulent "porter atteinte à (son) honnêteté", lui qui vit pourtant "modestement". Autre argument : son départ "ne réglera pas les questions politiques qui se posent aujourd'hui à la CGT."
Mais en s'accrochant à son poste, le patron de la CGT s'expose au camouflet d'une destitution par le "parlement" de la CGT. Plusieurs fédérations - dont celle des services publics, la plus puissante - se sont déjà prononcées pour sa démission.
Le navire CGT et son capitaine voguent en pleine tempête depuis que Le Canard enchaîné a révélé fin octobre l'onéreuse rénovation de l'appartement de fonction de Thierry Lepaon (105.000 euros) à Vincennes, près de Paris, et de son bureau au siège de la CGT à Montreuil (62.000 euros).
Également en cause, l'indemnité - 31.000 euros selon la presse, 26.650 selon l'intéressé - versée par la CGT de Basse-Normandie au syndicaliste lorsqu'il avait quitté ses responsabilités régionales pour prendre la tête de la confédération en 2013.
Ces révélations en cascade, qui ont indigné de nombreux militants, ébranlent la centrale. Pour elle, c'est le retour à la case départ, trois ans après la guerre des égos autour de la succession de Bernard Thibault, qui s'était dénouée par le choix en mars 2013 de Thierry Lepaon, leader par défaut.
Outre Thierry Lepaon, le sort de l'ensemble du bureau confédéral est sur la table. En son sein siègent plusieurs de ses détracteurs qui se sont opposés à sa gestion de la crise.
Une note adressée mi-décembre à toute la CGT relevait "un problème de cohésion au sein du bureau confédéral", estimant nécessaire "des propositions d'évolution totale ou partielle de la composition" du bureau.
La direction resserrée a déjà perdu un de ses membres, le trésorier Eric Lafont démissionnaire début décembre. Il était pointé du doigt pour avoir validé les travaux de l'appartement et du bureau de Thierry Lepaon. Beaucoup estiment qu'il a servi de fusible.
Pour éviter que l'affaire ne tourne au clash, plusieurs fédérations importantes proposent de temporiser, en mettant en place une "direction collégiale" jusqu'au prochain congrès en 2016.
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