C'est une nomination qui fait jaser. Serge Lasvignes, actuel secrétaire général du gouvernement, se retrouve propulsé à la tête du Centre Pompidou. Le problème, c'est qu'il ne connait rien à la culture et à l'art, ce brave monsieur !
Certes, l'homme est un haut fonctionnaire reconnu. Il a été secrétaire général du gouvernement sous Jacques Chirac, sous Nicolas Sarkozy et donc aujourd'hui sous François Hollande. C'est un énarque, un agrégé de littérature, sans aucun doute un homme très compétent.
Certes il y a toujours eu des hauts fonctionnaires à la tête des grands musées. Certes le Centre Pompidou a besoin d'un bon gestionnaire. Mais tous ceux qui ont dirigé Pompidou ont été, à un moment de leur, vie liés à la culture.
Le Centre Pompidou, c'est un paquebot. Il ne s'agit pas seulement d'accrocher trois toiles à un mur pour faire une expo. C'est aussi faire la promotion de nos artistes à l'étranger, faire monter leur cote. L'art contemporain, c'est un monde très particulier. Il faut des années pour s'y sentir à l'aise.
Au MoMa à New York ou à la Tate à Londres, les deux autres grands musées mondiaux d'art comtemporain, les présidents sont là depuis vingt ans. Serge Lavisgne, qui vient d'être nommé à 61 ans, sera atteint (si on ose dire) par la limite d'âge dans quatre ans.
Le jeu de chaises musicales est un grand classique de la 'politique à papa'
Alba Ventura
Il a été nommé à ce poste pour faire de la place. Le jeu de chaises musicales est un grand classique de la "politique à papa".
En l’occurrence, il fallait dégager le terrain à l'ancien directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, Christophe Chantepy, qui se trouvait un peu à l'étroit au Conseil d'État après avoir quitté Matignon. Pour lui faire plaisir, on a procédé à un jeu de dominos.
Ce dernier visant un poste au Conseil Constitutionnel, il a fallu faire glisser un autre haut fonctionnaire vers le secrétariat général de l'Elysée. Cela a, du coup, a entraîné le départ de Serge Lavisgnes. Où ça ? À Beaubourg, pardi ! Le mandat du patron de Beaubourg arrivait à échéance.
Elle est belle la République exemplaire !
Mais ce n'est pas nouveau tout cela. Cela rappelle le moment où Jacques Chirac avait l'intention de nommer Jean Tiberi au CSA pour le dissuader d'être candidat à la Mairie de Paris. Jean Tiberi avait alors dit à Jacques Chirac : "Mais Jacques, je n'y connais rien à l'audiovisuel". Et Chirac de lui répondre : "Mais Jean, ça n'a aucune importance".
C'est un sport national chez nous le recasage. Voyez ce qui se prépare en ce moment. En décembre prochain, il y aura des élections régionales. Pour la région Île-de-France, la vice-présidente socialiste, Marie-Pierre de la Gontrie, a décidé de défier l'actuel patron de la région, le socialiste Jean-Paul Huchon.
Comme à l'Élysée et à Matignon on aimerait bien conserver cette région, on veut éviter la bagarre. On se passerait volontiers d'une primaire. Comme se profile un remaniement après les départementales du mois de mars, quoi de mieux pour exfiltrer l'impétrante que de la nommer au gouvernement. Comme le dit sans complexe un soutien de Jean-Paul Huchon : "Ce ne sera pas la première fois que quelqu'un devient secrétaire d'État sur un malentendu".
Vous voyez, rien ne change.
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