Mission accomplie pour Bernard Cazeneuve. Le nouveau premier ministre a passé l'épreuve du discours de politique générale devant l'Assemblée nationale, mardi 13 décembre. Il ne s'en est pas si mal sorti, si l'on juge par le vote. Non seulement Bernard Cazeneuve a obtenu la confiance des députés de la majorité, mais il a même réussi à se mettre les "frondeurs" dans la poche, ce qui n'avait pas été le cas pour le second gouvernement Valls. Il a su murmurer à l'oreille des plus récalcitrants et galvaniser ses troupes sur la protection sociale, sur la solidarité, en citant Jaurès et Mendès, une belle potion de gauche.
Une fois qu'on a dit ça, même si les députés socialistes l'ont applaudi debout, tous savent que l'heure tourne et que Bernard Cazeneuve, tout dévoué qu'il est, ne pourra pas réaliser de miracle pour ces hommes et ces femmes qui pensent à sauver leur peau aux législatives. Bernard Cazeneuve avait dit qu'il n'était "pas là pour éteindre la lumière". On l'a entendu tenter de valoriser le bilan de François Hollande, et annoncer qu'il poursuivrait son action jusqu'au bout.
Certes. Mais même s'il s'en défend, on aura "aussi" compris qu'il était là pour être le gardien des horloges. Cinq mois, 130 jours. "Chaque instant, chaque journée, chaque minute" doit compter, dit-il. Cette pression du temps est revenue comme un leitmotiv dans le discours du nouveau premier ministre. Comme si le temps allait lui manquer pour renverser la tendance, pour essayer de donner du crédit à quatre années et demi d'un quinquennat fort médiocre.
Bernard Cazeneuve a réussi à se poser en chef de la majorité, avec comme cible le candidat de la droite François Fillon, qu'il a durement attaqué à trois reprises : sur sa proximité avec la Russie en partie responsable des atrocités d'Alep, sur la Sécurité sociale et sur la Fonction publique. "On peut réformer sans abîmer, on peut moderniser sans détruire", a-t-il lancé. Mais pilonner François Fillon, c'est déjà ce que font les candidats à la primaire de gauche. Qu'en sera-t-il lorsque le candidat socialiste aura été désigné, et que ce dernier portera lui aussi les attaques contre ses adversaires ?
Il est indéniable que Bernard Cazeneuve est l'homme qu'il faut à Matignon pour les cinq mois qu'il reste. Sobre, dévoué, sérieux. Un homme qui ne cherche pas de reconnaissance, qui n'a jamais réclamé de postes, qui n'a pas cherché à faire carrière. De là à laisser une marque comme Pierre Mendès-France, qui n'avait gouverné que sept mois.
Bernard Cazeneuve, ce premier ministre qui court après le temps, pourra se consoler avec le tout dernier baromètre de popularité de Paris Match : il vient de décrocher la premier place qu'Alain Juppé détenait depuis deux ans.
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